Luck... Celle qui nous a laissés à la ligne de départ
Quand l'ennui vous fait tomber de cheval
David Milch, Michael Mann, Dustin Hoffman, Nick Nolte... Côte à côte pour produire une série sur le monde équestre ? Après l'inoubliable, fascinante et jamais chiante Deadwood - l'ancien bijou de Milch - autant vous dire qu'on était tout excités ! Ca allait être grandiose. Et dans un sens, ça l'a été. Mais... Il y a effectivement un "mais". Malgré sa réalisation magnifique - on a rarement vu des courses filmées ainsi - et son casting 4 étoiles, la magie n'a pas opéré.
Alors bien sûr, Luck est une série ambitieuse, qui doit se faire apprécier sur la durée, qui ne prend pas son spectateur pour un idiot, qui doit se mériter. On le sait bien et on est totalement pour. Mais, n'est-ce pas également le cas d'une série comme Treme ? Treme qui, malgré sa lenteur, son ampleur et son sujet - tout aussi pointu - n'a jamais été aussi opaque. Sa complexité s'est toujours avérée payante et ses personnages plus généreux et mieux construits les uns que les autres.
De Luck, il ne subsiste en revanche qu'un sentiment de frustration et d'ennui face à un jargon qu'on ne comprend pas malgré nos efforts, face à de trop longues séquences bourrées de musique, face à des personnages qui marmonnent dans leur barbe et qui n'interagissent que trop rarement les uns avec les autres et surtout face à un foisonnement d'intrigues qui ont souvent eu du mal à décoller et à vraiment intéresser. L'esthétique perdure mais l'attachement aux personnages et à leur destin met trop de temps à naître. Vers la fin, la série a réussi son pari mais le voyage a été trop laborieux. Quant à la destination, on ne la connaîtra malheureusement jamais, la série ayant été annulée au bout de seulement neuf épisodes.