Mon Oncle Charlie, celle qui a fait "prout"

CBS

Quand l'ennui c'est de ne plus rire

Pour qu'une une comédie reste fraîche, drôle et innovante durant 12 ans, c'est presque de l'ordre du miracle. Seinfeld a tenu le pari pendant 9 ans, Friends durant 10. De son côté, How I Met Your Mother a offert des saisons brillantes, d'autres moins pour finir sur une neuvième et dernière saison chiante comme une cérémonie de mariage qui nous emmènerait direct vers la tombe ou un long trajet en voiture avec Marshall et Marvin. Pour autant, le cas de Mon Oncle Charlie est totalement différent.

Moins originale et plus classique et old school que ses comparses précédemment citées, la sitcom de Chuck Lorre joue sur le même registre humoristique depuis ses débuts, entre sexe à gogo et blagues sexistes et vulgaires. Charlie et ses compagnons maîtrisent l'art du comique de répétition et de la redondance, évoluant dans les même décors avec les mêmes histoires, les mêmes rires et les mêmes sempiternelles interventions de Charlie Sheen qu'il est très facile d'anticiper à mille à l'heure. Alors, forcément, ça peut être très chiant même en seulement 20 minutes. Mais, Sheen a toujours eu ce petit truc fascinant, ce truc qui transformait la monotonie en familiarité bienvenue.

Puis, Ashton Kutcher est arrivé. Et là, l'ennui véritable généré par la série est ressorti de sa grotte. Avec lui, l'alchimie entre les personnages est décédée et même si les scénaristes ont un peu changé la donne à partir de la saison 10, la rengaine est restée la même. Heureusement que la série s'arrête à la fin de cette 12ème saison. Car si 20 minutes, ça peut être très long quand on s'ennuie, 246 épisodes de 21 minutes, c'est le cauchemar assuré (on peut calculer si vous voulez : ça fait 86 heures de rots, de pets et de filles toutes nues).