Vincent Gallo l'incompris. C'est du moins son sentiment. Sur sa première réalisation, le beau film Buffalo'66, il cumulait déjà les casquettes de réalisateur, scénariste, interprète principal, producteur associé, et même compositeur. En bon Control Freaks, Gallo souhaite maîtriser au maximum la création de ce film, dont il porte le projet en lui depuis des années. Exigeant, ingérable dirons certains, il ira même jusqu'à se brouiller avec une partie de son équipe technique, y compris les comédiens comme Anjelica Huston.
Qu'à cela ne tienne, il fait quasi cavalier seul dans son second film choc, Brown Bunny, présenté à Cannes en compétition en 2003. La projection est une catastrophe : sifflets nourris, insultes...Gallo est mortifié par l'accueil réservé à son film. L'estocade est portée lorsqu'une partie du public, hilare, découvre le générique de fin d'un film que certains jugent narcissique jusqu'au délire. Gallo est crédité en tant que réalisateur, scénariste, acteur principal, compositeur, monteur, directeur artistique, chef opérateur, chef décorateur, chef costumier, caméraman et producteur.
En 2010, la projection à la Mostra de son 3e film, Promise Written in Water, n'a pas arrangé son cas. Perçu dans le circuit comme un mégalomane, Vincent Gallo suscite encore l'hilarité lorsque le public constate qu'il s'est attribué tous les postes ou presque. Légitimement vexé, il récupère les copies de son film et décide de ne plus le montrer.
Au passage, on vous encourage à aller jeter un oeil sur le site personnel de l'intéressé. Outre la vente de de produits dérivés, photos personnelles, dessins, vêtement portés ou non (au hasard: un simple Tee shirt signé au feutre par Vincent Gallo est vendu 260 $...), ce qui retient le plus l'attention, c'est qu'il loue carrément ses services comme escort (50.000 $). Le clou étant la possibilité d'acheter...son sperme en vue d'une fécondation In Vitro (1 millions de $). Prévoir un supplément de 500.000 $ en cas d'insémination naturelle. Ce n'est pas une blague.