Sorti le 8 août dernier aux Etats-Unis avec un joli petit succès (près de 189 millions de dollars récoltés), Ninja Turtles débarque dans les salles obscures françaises ce mercredi 15 octobre.
Certains fans de Leonardo, Donatello, Michelangelo et Raphael ont pu s'émouvoir de ce décalage entre les sorties. Myriam Treu, directrice Marketing chez Paramount Pictures France, répond "au pourquoi du comment" il a fallu attendre en France ce reboot produit par Michael Bay...
AlloCine: Le film est sorti le 8 août aux Etats-Unis et arrive en France le 15 octobre. Pourquoi un tel écart entre la sortie US et la française?
Myriam Treu : La France fait partie d’une stratégie de sortie européenne, avec le Royaume Uni, l’Allemagne et l’Espagne : tous ces pays sortent le film cette semaine. C’est donc une stratégie globale qui a débuté avec le continent américain, une partie de l’Europe et de l’Asie… et qui s’achèvera avec le Japon au début de l’année 2015.
Comment et pourquoi on établit un tel "plan" ? Quels sont les arguments : le taux de piratage, les disponibilités des comédiens, le temps dédié à la stratégie marketing, la proximité des langues… ?
Chaque territoire va à la fois s’adapter à une stratégie globale mais surtout tenir compte des spécificités du calendrier des sorties en local ; le fait d’étaler les sorties va permettre d’optimiser les stratégies marketing dans chaque pays en tenant compte des résultats précédents (profil des publics, éléments de campagne déterminants, etc…)
Le fait d’étaler les sorties permet d’optimiser les stratégies marketing dans chaque pays.
Mais pourquoi avoir justement choisi une stratégie de sortie en décalée pour "Ninja Turtles", alors qu’on observe "globalement" une limitation du délai entre US et France depuis quelques années, voire même parfois une sortie simultanée ou anticipée en France ?
Avec la Coupe du Monde au Brésil en juin, le planning des sorties françaises était très encombré cet été en terme de blockbusters américains. Pour notre part nous avions déjà positionné Transformers L'âge de l'extinction au 16 juillet et Hercule au 27 août. Entre les deux : La Planète des singes, Lucy, Les Gardiens de la Galaxie, Expendables… La période des vacances de la Toussaint (avec des pics de fréquentation chaque année) était idéale pour exposer parfaitement le film sur une cible grand public.
Est-ce que cette stratégie décalée comporte des risques ? Notamment en terme de piratage et de divulgation d’informations (sur l’intrigue, les éventuelles surprises du film…) ?
Peu d’enjeu sur les spoilers pour ce film-là. En revanche, il y a une surveillance accrue au niveau du piratage en effet. Ninja Turtles, c'est la promesse d'une expérience réussie au cinéma, avec une 3D particulièrement efficace !
Avez-vous des chiffres sur le piratage d’un film ? Sur Ninja Turtles, est-ce que ces échanges illégaux ont été élevés ?
Pas de chiffres à communiquer en particulier sur ce film.
Est-ce que l’accueil aux Etats-Unis a permis de nourrir et éventuellement d’ajuster pour la campagne de promotion pour la France ?
Les délais supplémentaires ont facilité la le développement en France et la production de matériel créatif spécifique notamment pour la campagne d’affichage et les billboards TV, plus adaptée à notre cible famille et adolescents des vacances de la Toussaint.
Les excellentes recettes du film aux Etats-Unis peuvent-elles par exemple devenir un argument de vente ?
Absolument, que ce soit sur le grand public, toujours plus attiré par un film auréolé de ses succès internationaux que les échecs… mais aussi vis-à-vis des exploitants et programmateurs de salles de cinéma, voire de la presse française.
Le public est toujours plus attiré par un film auréolé de ses succès que les échecs.
Le film a déjà rapporté plus de 350 millions de dollars dans le monde. Quel peut être l’objectif de recettes sachant que des gros marchés n’ont pas encore été abordés (notamment la Chine) ? La barre des 500 millions est-elle atteignable ?
Rien n’est impossible pour des Tortues Ninja… !
Quel était le plus gros challenge de cette sortie : rebooter une marque forte, conserver les fans de la première heure tout en attirant un jeune public… ?
Rebooter une marque forte repositionnée grâce à la série TV sur une cible très jeune uniquement : parce que le film est réussi et le permet, le challenge est de convaincre les 6/12 ans et leurs parents, mais aussi les adolescents (les aventures de héros fun et cool), sans oublier les fans de la première heure.
La suite est d’ores et déjà prévue pour 2016. Est-ce que vous pouvez nous en dire quelque chose ?
Rien encore !
La bande-annonce de "Ninja Turtles" :