« LA PREMIÈRE RÈGLE DU FIGHT CLUB EST : IL EST INTERDIT DE PARLER DU FIGHT CLUB. »
– TYLER DURDEN, FIGHT CLUB
“the first rule of fight club is: you do not talk about fight club."
Il faut dire un mot en faveur de l’exclusivité. Après tout, n’avez-vous jamais eu un groupe favori qui était tout pour vous, jusqu’à ce qu’il commette le crime impardonnable d’acquérir une trop grande popularité ? N’avez-vous jamais eu un film préféré, que vous vous êtes mis à haïr le jour où tout le monde a commencé à en citer les répliques ? Facebook n’a-t-il par perdu de son lustre depuis que votre grand-tante Pauline vous a demandé comme ami ? Le fight club au centre du roman de Chuck Palahniuk et du film de David Fincher n’est pas tant un mouvement qu’un groupe indé dont vous voulez à tout prix qu’il reste confidentiel. Mais c’est là le problème inhérent à tout ce qui a un impact sur la société et induit un changement durable : son succès porte en lui les germes de sa dissolution. Si l’histoire nous enseigne quelque chose, c’est bien que les rebelles d’aujourd’hui sont les membres de l’establishment de demain, qu’ils s’appellent Fidel Castro, Kurt Cobain ou Mark Zuckerberg. Du coup, pouvons-nous vraiment reprocher à Tyler Durden de vouloir garder sous le boisseau son nouvel objet favori ?
Le roman Fight Club (1996) a propulsé Chuck Palahniuk au rang d’auteur majeur de fiction perturbante. Avec sa nouvelle Guts ("Tripe"), qui traite de malheureux accidents de masturbation, il est entré dans la catégorie des auteurs dont la lecture à voix haute peut provoquer des évanouissements dans l’auditoire.