« LA CUILLÈRE N’EXISTE PAS. »
– GARÇON À LA CUILLÈRE, MATRIX
“there is no spoon.”
De toutes les personnes qui s’efforcent de faire comprendre à Néo ce qui se passe dans le film Matrix, c’est l’enfant plieur de cuillères qui s’approche le plus d’un résultat en expliquant que le monde est malléable car il n’est pas réel. C’est un peu décourageant pour un homme extrêmement investi dans les réalités de son monde connu, mais cette vérité fondamentale apparaît à Néo à un moment clé. Nous avons tous été le destinataire d’un tel message : à un moment de doute, où nous sommes un peu perdus, quelqu’un nous dit quelque chose qui semble tout à la fois aller à rebours de ce que nous voulons entendre, mais aussi être inutile au point de friser l’incohérence. Pour autant, le conseil que nous ne voulons pas entendre n’est pas forcément mauvais. Si même Néo peut comprendre ça -waouh !-, alors nous le pouvons aussi.
Dans les années soixante-dix, les cuillères tordues de manière inexplicable sont devenues un marqueur visuel des phénomènes prétendument paranormaux, pendant le boom des études sur les perceptions extrasensorielles, sous l’impulsion d’Uri Geller, détenteur autoproclamé d’une faculté de psychokinésie.