Sale temps pour les ennemis de James Bond : après Gottfried John (Orumov dans Goldeneye) et Richard Kiel (Requin), l'acteur et danseur Geoffrey Holder, alias le Baron Samedi, nous a quitté ce dimanche 5 octobre, à l'âge de 84 ans. Né le 1er août 1930 à Port-d'Espagne (Trinité-et-Tobago), il fait ses premiers pas dans le monde du spectacle à l'âge de 7 ans, lorsqu'il rejoint la troupe de danse de son frère aîné, qu'il dirige à la fin des années 40 lorsque ce dernier s'envole pour Londres.
Geoffrey Holder déménage aux Etats-Unis en 1954 et fait ses débuts à Broadway en novembre de la même année. Des planches sur lesquelles il évolue régulièrement tout au long de sa carrière, et qui lui permettent de remporter un Tony Award pour la mise en scène de "The Wiz", relecture afro-américaine du Magicien d'Oz, en 1975.
De Bond à Burton
Côté cinéma, il s'illustre chez Otto Preminger (Porgy and Bess, où il incarne... un danseur) et Woody Allen (Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe... sans jamais oser le demander), avant de décrocher ce qui restera comme son rôle le plus marquant : celui du Baron Samedi, adversaire de Roger Moore dans Vivre et laisser mourir, premier James Bond de l'acteur anglais.
Bien que secondaire, son personnage inquiétant et haut en couleurs marque plus les esprits que celui interprété par Yaphet Kotto dans le long métrage, et le grand comédien (1m98) entre ainsi au panthéon des ennemis de 007. Passionné de culture caribéenne, Geoffrey Holder apparaît ensuite dans Annie, Boomerang et même Hasards ou coïncidences de Claude Lelouch, puis décroche son dernier rôle marquant chez Tim Burton. Le réalisateur qui a su exploiter son timbre vocal grave en faisant de lui le narrateur de Charlie et la Chocolaterie, près de dix ans avant qu'il ne s'éteigne à New York, ville de ses premiers succès.
La bande-annonce de "Vivre et laisser mourir" :