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    Qui est Blandine Bellavoir, la facétieuse héroïne des Petits Meurtres d'Agatha Christie ?

    Depuis mars 2013, elle enchante la nouvelle version des "Petits meurtres d’Agatha Christie" aux côtés de Samuel Labarthe. Mais, qui est donc cette jeune actrice de 30 ans aussi pétillante que confondante de naturel ?

    Thierry Langro / Escazal Productions

    Il n’est jamais facile de passer "après". Passer après Larosière et Lampion, le duo à succès de la collection des Petits meurtres d’Agatha Christie portés par Antoine Duléry et Marius Colucci, aurait pu s’avérer catastrophique. C'était sans compter la tonicité et l'incroyable alchimie créées par le duo Laurence / Avril. Depuis mars 2013, ce nouveau couple d'enquêteurs est en effet parvenu à donner une seconde vie et un second souffle à une formule aimée des téléspectateurs, en les plongeant dans les années 50 au coeur d'aventures aussi passionnantes qu’amusantes.

    Ce rebond sans accroc, la série le doit au scénario et à l'éternelle exigence du programme mais également au charisme de ses deux interprètes. Si Samuel Labarthe est une figure discrète mais incontournable du paysage français, Blandine Bellavoir est, elle, entrée dans le cœur des français depuis seulement quelques années. Pour autant, lorsque la production des Petits Meurtres a cherché sa nouvelle génération de héros, elle n'a pas hésité un seul instant à lui confier le rôle principal d'Alice Avril. Il faut dire que la jolie rousse les avait déjà conquis quelques années plus tôt lorsqu'elle était venue tourner dans un épisode des... Petits Meurtres époque Duléry / Colucci !

    "Quand on m’a appelée pour passer l’audition, je me suis dit : "Super" ! J'en avais un très bon souvenir. Il y a un vrai esprit de famille qui est conservé de la part de la production et de l’équipe. Ce qui est assez rare en télévision puisqu’il y a quand même des rythmes assez soutenus. Et je savais pertinemment en allant aux auditions que ça allait être un projet qui allait être un peu chiadé, si je puis me permettre (rires). C’est une série en costumes mais dépoussiérée. Il y a de vraies exigences au niveau de la production", nous avait confié l'actrice lors du Festival de la Rochelle 2013.

    Gilles Scarella / FTV
    Quand j’ai rencontré Samuel, c’était évident

    Cet esprit de famille, Blandine Bellavoir l’a retrouvé dès le lancement de l'aventure lorsque la production s'est mis en quête du Commissaire Laurence. Car si elle allait pouvoir montrer l'étendue de sa palette comique et son mordant naturel dans le rôle d'Avril, l'actrice ne savait pas encore quel comédien allait incarner le Cary Grant du duo, le sarcastique commissaire qui allait lui envoyer des piques à longueur d'épisode. Ce n'est pas sans déplaisir qu'elle a assisté aux efforts de la production qui a tout fait pour trouver l'acteur parfait : "Ils m’ont fait rencontrer plusieurs comédiens, on a fait des essais. On était quand même dans une urgence de production, [mais] ils ont pris le temps de monter un casting qui marche. Et c’est rare aujourd’hui d’avoir des producteurs qui sont vraiment intéressés par l’artistique et qui se fient à leur instinct."

    Une recherche qui a fini par payer puisque la production est parvenue à lui trouver le compagnon idéal : "Quand j’ai rencontré Samuel, c’était évident", se souvient l'actrice. Et lorsqu'on les croise ensemble, c'est aussi ce qu'on se dit. Côte à côte, Samuel Labarthe et Blandine Bellavoir dégagent en effet un grand pouvoir de séduction mais surtout de sympathie, qui se retrouvent dans leurs chamailleries à l'écran. Dans Les petits Meurtres d’Agatha Christie, Laurence est l'élégance et l'ironie quand Avril est le grain de folie et la déraison. "Ca l'embête vraiment mais il est obligé d’accepter que les techniques un peu particulières d’Alice paient quand même ! Il ne peut que reconnaitre qu’elle a une forme de courage, une spontanéité et une fraîcheur qu’il n’a pas forcément. Ce qu’il n’aime pas chez Alice Avril, c’est aussi ce qu’il aime."

    Ces conflits de caractère entre Laurence et Avril apportent évidemment tout le sel et la comédie aux Petits Meurtres. "C’est leur gasoil. C'est comme s'ils se lançaient en permanence des challenges l’un et l’autre. En fait, ils s’insupportent mais en même temps, ils se plaisent tous les deux. April, ça l’agace d’apprécier un mec comme ça, parce que c’est tout ce qu’elle déteste, un mec tellement guindé et coincé. Et en même temps, elle l'admire".

    Thierry Langro / Escanzal
    Les femmes d’aujourd’hui, c’est un peu un mélange de Marlène et d’Avril.

    Un grand changement par rapport à la première génération des Petits Meurtres a également été d'offrir de beaux portraits de femmes. Alice est même une sorte de féministe qui ne se revendique de rien mais qui s'assume seule : "Pour l’époque, elle est indépendante. On apprend qu’elle a été mariée mais qu’elle a divorcé très rapidement. Elle est assez moderne en fait. Et en même temps, c’est tout à fait réaliste, car ça existait à l’époque, ce sont les prémisses de l’indépendance, de la femme qui s’assume et qui n’a pas vraiment le choix. Je trouve qu’on peut s’identifier à Alice Avril. Moi, je m’identifie à elle facilement. Je ne dis pas que rien n’a changé mais on est toujours en train de se battre en tant que femmes."

    A côté d'Alice Avril, se dessine aussi la figure de Marlène, la secrétaire de Laurence, amoureuse impossible, séductrice naïve et forte d'une générosité sans pareille. Une autre vision de la femme, toute aussi attachante : "Une bimbo oui mais qui en même temps croit encore au Prince Charmant. Les femmes d’aujourd’hui, c’est un peu un mélange de Marlène et d’Avril. Chacun y pioche ensuite le pourcentage dans chacune des deux ! Mais c’est très représentatif de la gente féminine d'aujourd’hui".

    Si Blandine Bellavoir parvient également à s'identifier à son personnage c'est qu'elle lui fait parfois penser à elle, à cette époque un peu particulière où elle est arrivée à Paris pour devenir comédienne : "Comme elle, j’ai vécu dans des apparts qui étaient grands comme une boîte de chaussures. Mais, quand on n’a pas le choix, on y va. Forcément, c’est très difficile, quand on arrive à Paris et qu’on ne connait personne. Avec du recul, je me dis que je ne sais pas si je pourrais le refaire mais je ne l’ai pas vécu en tant que tel quand je le vivais. C’était difficile, je n’avais pas un rond mais quand on a une envie, on ne se pose pas de question. C’est tellement précieux. Je plains les gens qui n’ont pas d’envie." 

    A cette époque, Blandine Bellavoir vient tout juste de quitter sa Bretagne natale. Née dans le Morbihan, elle a grandi à Guérande puis fait le Conservatoire de Nantes. C'est d'ailleurs à Guérande qu'elle obtient sa première belle opportunité : le tournage du long-métrage Cherche Fiancé tous frais payés. "Ils cherchaient des petits rôles, [et comme pour Les Petits Meurtres] ils avaient des subventions de la région. J’y suis allée, je ne correspondais pas du tout à ce qu’ils demandaient mais ils m’ont prise. Improbable. J’ai eu six jours sur un long-métrage, ce qui est énorme pour un petit rôle. A l’époque, je ne m’en rendais pas du tout compte, c’était très nouveau pour moi. Du coup, j’ai dû venir à Paris pour faire des essais. J’avais un ami du Conservatoire qui était déjà à Paris et qui m’a convaincue de rester. J'ai passé un concours pour entrer dans des conservatoires d’arrondissements et j’ai été prise. Alors, je me suis dit : 'bon' (rires). Mais vraiment ça s’est fait comme ça (rires)."

    Il n’y a qu'à McDo que je n’ai pas travaillé !

    Arrivée à Paris, la jeune actrice effectue tout un tas de petits boulots pour se payer ses cours de théâtre. Hôtesse d’accueil, serveuse, ouverture de boulangerie, triage de courriers… "J’ai fait des jobs tellement improbables. Il n’y a qu'à McDo que je n’ai pas travaillé ! " Après deux ans passés à ce rythme effréné, fait de "1001 boulots et de cours de théâtre", Blandine Bellavoir voit les choses s’accélérer en 2007. D’une part, Cherche Fiancé tous frais payés sort enfin en salles et elle reçoit de ses parents un joli cadeau : un stage de cinq semaines de théâtre en Biélorussie : "On est soumis à des matières qu’on n’étudie pas forcément en France. Ils m’ont emmenée tellement loin en cinq semaines et j’avais tellement envie d’y aller. Ça marche un peu au mérite, plus on a envie, plus ils vous apprennent. Je suis revenue, j’avais bien appris. J’avais un agent grâce au film que j’avais fait avant et il m’a envoyé sur un casting : c’était Plus belle la vie."

    France 3/François Lefebvre

    Plus belle la vie marque effectivement un tournant pour l’actrice. Entre 2008 et 2009, les fans de la série quotidienne de France 3 la découvrent dans le rôle de Sonia Escudier, la petite amie de Maxime Robin. Après plus d’une centaine d’épisodes au Mistral, elle quitte la série : "Plus belle la vie, ça popularise tout de suite. C’est un programme tellement particulier".

    Ce premier contact avec le monde de la télévision marquera la trajectoire de l’actrice qui a, depuis, exploré les nombreuses possibilités du petit écran. Après le format quotidien façon Plus Belle la Vie, on a pu la voir dans un programme court (Les Geeks), dans une minisérie (L’attaque), dans la vétérante Une Famille Formidable, dans le format particulier des Petits Meurtres d'Agatha Christie et bien sûr dans le drama à la française Maison Close, annulée en 2013 au bout de deux saisons. 

    Forcément, c’est un peu triste quand un projet s’arrête

    "J’ai été ravi de travailler avec Canal + et j’espère faire de nouveaux projets avec eux parce que c’est vrai, ils prennent pas mal de risques mais ils ont plus de possibilités de le faire." Pour autant, l'actrice de 30 ans n'a pas de regrets quant à l'annulation de la série : "Forcément, c’est un peu triste quand un projet - en plus de cette envergure - s’arrête. Mais, sincèrement, vu que j’étais déjà dans une autre dynamique, j’avais déjà autre chose, c’était plus facile. Si je n’avais rien eu derrière Maison Close, ça aurait été plus délicat. Mais, ayant enchaîné directement les Agatha Christie, j’avais déjà l’impression d’avoir fait un grand écart, avec deux choses qui n’avaient rien à voir. [Avec Maison Close] Ils ont réussi à créer une vraie ambiance. On aurait pu faire perdurer les choses. En tout cas, je suis très contente, j’ai eu la part belle sur deux saisons avec un personnage que j’ai adoré incarner, que j’ai adoré défendre."

    Canal + (France)

    Forte de son expérience télévisuelle, Blandine Bellavoir croit en l'avenir de la télévision française : "On commence à prendre des risques. On commence peut-être à comprendre que les Américains font des choses bien mais qu’on n’est pas toujours obligés de tout le temps diffuser des séries américaines.  Il y a des choses bien en France et il y a des scénaristes. Il faut juste donner aux gens qui font du travail de qualité la possibilité de le faire".

    Et les risques et les possibilités, Blandine Bellavoir connait bien. En plus de son stage en Biélorussie, la jeune actrice continue de s'essayer à différents domaines. Au fil des ans, elle a continué à faire des stages totalement différents, de chant, de danse, d'expression corporelle ou encore de claquettes irlandaises ! "On peut apprendre toute la vie", explique-t-elle avec le sourire.

    Ces envies d'apprendre encore et encore et ces savoir-faire sont heureusement exploités par les producteurs des Petits Meurtres d'Agatha Christie qui demandent régulièrement aux comédiens ce qu'ils aimeraient faire à l'écran. Si une comédie musicale n'est pas encore au programme, les téléspectateurs auront enfin l'occasion de découvrir la belle voix d'Alice Avril au cours d'un prochain épisode diffusé sur France 2. L'ambiance sera au cabaret et Alice, derrière le micro. Pour l'occasion, trois chansons jazzy ont été écrites pour cet épisode intitulé "Le Crime ne Paie pas", adapté du Crime du Golfe. Une belle idée en attendant de découvrir, on espère très bientôt, tous les autres talents cachés de Blandine Bellavoir...

    Les petits Meurtres d'Agatha Christie, nouveaux épisodes à partir du vendredi 26 septembre sur France 2

     

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