Insomnia et Photo obsession
A l'autre bout du spectre dramatique, Robin Williams a aussi incarné les personnages les plus noirs et torturés, à l'image de son personnage de tueur traqué par Al Pacino dans Insomnia, troisième film de Christopher Nolan (et Remake US d'un film norvégien de 1997), ainsi que celui du gérant de photomaton maniaque qui harcèle une famille dans Photo Obsession. Deux solides compositions sorties la même année en France à quelques mois d'intervalle, en 2002.
"C'est passionnant d'interpréter un homme aussi méprisable que Walter Finch, qui vous incite à explorer les zones les plus obscures de notre personnalité : la séduction du mal ou sa banalité par exemple" expliquait Robin Williams, qui plaisantait d'ailleurs sur les différences entre sa manière de jouer et celle d'Al Pacino. Et de glisser un compliment pour son partenaire : "Ma rencontre avec Al, c'est "Monsieur Méthode" contre "Monsieur N'importe Quoi" ! Plus sérieusement, jouer des scènes avec lui était assez surréaliste, parce que je me disais constamment : "Je regarde Al jouer !" avant de réaliser que je devais aussi jouer. Ayant joué avec Robert de Niro, j'étais un peu préparé à l'idée de travailler avec quelqu'un d'aussi intense que Al".
Dans Photo obsession, Robin Williams se rase le crâne, se teint les cheveux en blond. Gestes minimalistes, teint blafard, sourire malsain et pincé en coin, regard inquiétant abrité derrière de grosses lunettes...Une saisissante composition qui tapa notamment dans l'oeil du public du Festival de Sundance, où le film de Mark Romanek fut présenté. Présent à la Première du film ce soir-là, Williams entendit parmis les spectateurs qu'ils avaient réussi à oublier que Williams tenait le rôle-titre dans le film au bout de 15 min, grâce à sa composition. Pour l'acteur, ce fut le plus beau des compliments.
Ci-dessous, la bande-annonce d'Insomnia...
et celle de Photo obsession :