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    Plus c'est long, plus c'est bon : ces longs films qu'on adore !*

    *à part "Le Parrain", "Le Parrain 2", "Apocalypse Now" et "Le Seigneur des Anneaux" qu'on connaît tous par cœur. A l'occasion de la sortie en salles de "Mektoub My Love" (2h55), découvrez la sélection des membres de la Rédaction !

    Ludwig - le crépuscule des dieux

    Lui-même descendant d'une illustre famille aristocrate italienne de Lombardie, Luchino Visconti signe avec ce Ludwig - le crépuscule des dieux un film testament. Une oeuvre fleuve de près de 4h, qui brosse le portrait tragique du "roi fou" de Bavière Louis II, futur protecteur des Arts et de Richard Wagner, de son couronnement à l'âge de 18 ans, jusqu'à son suicide en juin 1886, en passant par son amour impossible avec sa cousine Sissi, ses fiancailles rompues, sa solitude progressive et son retrait des affaires du royaume pour les mondes imaginaires wagnériens. 

    Oeuvre d'une beauté formelle stupéfiante et magistrale, tournée dans des décors d'une splendeur incroyable (l'Etat de Bavière donna son accord à Visconti pour tourner notamment dans les châteaux du monarque mécène), il n'y a pas un plan du film qui ne soit pas un tableau - de maître. Il est assez ironique et cruel d'ailleurs de constater que si le roi fut accusé d'avoir ruiné le pays avec les constructions de ses châteaux restés pour la quasi totalité inhabités, ils représentent désormais avec leurs visites une part très importante des revenus de l'Etat de Bavière.

    Outre le raffinement extrême de la mise en scène et de l'esthétisme du film, représentant déjà en cela l'acmé de la carrière de Visconti, Ludwig est aussi porté par un extraordinaire Helmut Berger, qui trouve sans doute ici le meilleur rôle de sa carrière. Un personnage fascinant, complexe, vulnérable, hyper sensible, touchant dans sa volonté de s'épanouir dans l'inaccessible et la mélancholie, refusant même de se plier aux exigences dûes à sa fonction de roi. Sans oublier bien entendu une Romy Schneider impériale, qui accepta pour Visconti (et lui seul) de reprendre le rôle qui fit sa gloire dans sa jeunesse, mais livrant ici une composition d'un tout autre niveau.

    En d'autres termes, un film absolument incontournable, surtout si vous aimez les oeuvres précédentes du maître telles que Senso et Le Guépard.

    Olivier Pallaruelo

    Découvrez la bande-annonce de "Ludwig"

     

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