Si vous vous demandiez où était passé Le Transporteur, préparez-vous à son retour ! Et pas n'importe lequel puisque cette seconde saison, diffusée à partir du 1er janvier sur M6, sera auréolée d'un véritable virage créatif, voulu par l'équipe et réalisé par une légende : Frank Spotnitz. Au total, il aura fallu six mois pour boucler les 12 nouveaux épisodes, six mois durant lesquels l'équipe a beaucoup voyagé, tournant au Maroc, à Prague et à Toronto. En avril dernier, nous avions justement pu nous rendre à Prague afin de rencontrer l'équipe et comprendre ce qui allait changer entre la saison 1, diffusée en décembre 2012, et cette saison 2...
Un Transporteur 2.0
On n'a pas exploité tout le potentiel qu'on pouvait sur la saison 1"
Que les amateurs du genre de la série d'action se rassurent : Le Transporteur ne va pas perdre son parfum d'action et de cascades. Mais, la saison 2 comportera son lot de changements afin d'approfondir le concept dans toutes ses largeurs et gommer les ratés de la première saison, comme l’explique Olivier Bibas, le Directeur général d’Atlantique Productions :
"On n’a pas exploité tout le potentiel qu’on pouvait sur la saison 1. On était très bons sur tout ce qui était action et cascades mais, sur la saison 2, on arrive à approfondir les personnages. On privilégie l’humain. Même par rapport aux films qui sont vraiment concentrés sur l’action. Quand on travaille en télévision, on ne peut pas garder la même recette. On garde l’action parce que c’est fondamentalement un show d’action [mais] pour qu'elle ait du sens, il faut la relier à des personnages, à des intrigues qui soient réalistes. Et je pense que c’est là-dessus que joue la personnalité du showrunner, Frank Spotnitz."
Spotnitz, une légende aux commandes
Frank Spotnitz, un homme discret et passionnant, dont on ne connait pas le visage mais dont la présence sur le show ravit tout le monde. Et c'est bien normal, Spotnitz ayant été le partenaire créatif de Chris Carter sur X-Files, écrivant, produisant et collaborant étroitement à la mythologie du show pendant huit saisons. Véritable tête pensante et auteur capable de gérer une équipe de scénaristes, il est aussi l'homme derrière Hunted. Sur Le Transporteur, son rôle de showrunner a été décisif pour donner une vision, une identité et bien sûr une unité à la série, ce qui lui manquait en saison 1.
J’adore le genre, j’adore les films d’espionnage"
Connaisseur de l'Europe - il vit d'ailleurs à Paris depuis le mois de juin - Spotnitz a vu dans ce projet un genre qui lui parlait et des possibilités de trouver sans cesse de nouvelles idées : "J’adore le genre, j’adore les films d’espionnage, James Bond… Je trouvais que Le transporteur était un super titre, avec de supers films, que c’était une super idée pour une série et, pour être honnête, avec beaucoup de possibilités d’amélioration. Je trouvais que le potentiel du show n’avait pas encore été réalisé (...) La base du Transporteur est très simple, cela ne pourrait pas être plus simple, il doit amener quelque chose de A à B, chaque semaine. Vous pourriez faire ça pour toujours. Et j’aime cette forme en télévision. Dans beaucoup d’aspects, c’est ce qu’était X-Files : des crimes surnaturels, semaine après semaine."
Donner plus de matière à Frank Martin
Avec son équipe de scénaristes, Spotnitz a procédé aux changements qu'il avait en tête, avec en ligne de mire la volonté de ne surtout pas reproduire les films en série comme la saison 1 avait pu le faire, selon lui. Mais, il désirait également donner à Frank Martin plusieurs dimensions, "qu'il devienne une personne réelle avec de véritables émotions."
Engagé dans le projet depuis maintenant trois ans et demi, Chris Vance connait Frank Martin sur le bout des doigts et veille à sa cohérence. Désormais coproducteur de la série, l'acteur a ainsi pu faire profiter l’équipe de son expérience. Heureux de travailler avec Spotnitz avec qui il a beaucoup échangé sur le tournage, il est satisfait des changements délicats opérés sur le personnage. Un personnage dont le passé sera même exploré durant un épisode : "Moins on en sait au sujet de Frank Martin, plus cela permet de garder le mystère et c’est bien. Si on en apprend trop sur lui, on élimine la part de mystère qui fait partie de ce personnage. C’est un équilibre délicat à trouver, entre ce que vous choisissez de révéler tout en [prenant soin] de conserver son côté "action heros" et fun. Frank Spotnitz a réussi à trouver cette balance."
De la même manière, les règles du Transporteur ont été conservées mais ne seront plus utilisées aussi souvent : "C’est difficile d’être sans cesse dans la répétition de ce genre de chose en télévision et nous essayons d’autres terrains. Nous les avons toujours mais nous essayons de jouer autour d’elles et même peut-être d’en développer des nouvelles", continue Vance.
On regarde des séries car on aime que nos héros interagissent avec les autres"
Un héros plus profond et plus réel... Il ne restait plus qu'à lui créer de véritables contacts avec le monde, en lui donnant de véritables partenaires, comme le confirme Spotnitz : "[On voulait qu'il noue] des relations avec d'autres personnes, des personnes qui aient de l'importance. J'adore James Bond mais on ne pourrait pas faire simplement James Bond en série sans d'autres personnages avec qui il aurait des interactions. On regarde des séries car on aime que nos héros interagissent avec les autres."
Si la première saison le voyait interagir par téléphone avec Carla et son ami mécanicien, la saison 2 lui offre deux nouveaux associés : Caterina, une partenaire de choc interprétée par Violante Placido (photos ci-dessus), et Jules, un pro de la technologie engagé par le Transporteur en milieu de saison.