Les gueules cassées : "La chambre des officiers"
La fiction
Au début du mois d'août 1914, Adrien, un jeune et séduisant lieutenant, part en reconnaissance à cheval. Un obus éclate et lui arrache le bas du visage. La guerre, c'est à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce qu'il la passe, dans la chambre des officiers. Une pièce à part réservée aux gradés atrocement défigurés par leurs blessures. Un antre de la douleur où chacun se voit dans le regard de l'autre. Cinq ans entre parenthèses à nouer des amitiés irréductibles avec ses compagnons d'infortune. Cinq ans de "reconstruction" pour se préparer à l'avenir, à la vie...
Les faits
Adapté de l'oeuvre de Marc Dugain, La chambre des officiers évoque la douleur de ces "gueules cassées", estimées au minimum à 15.000 en France. Ces malheureux survivants de l'horreur des combats, atrocement mutilés, sur lesquels la médecine militaire tentait les premiers essais de la chirurgie faciale réparatrice. Sans oublier les syndrômes, terribles, des stress post-traumatiques, comme les hallucinations, tremblements incontrôlables, ou crise d'angoisse et de terreur. A Paris, le service des gueules cassées de l'hôpital militaire du Val de Grâce fut surnommé "le Service des baveux". Comme pour témoigner de la violence inouïe des combats et des séquelles. On pourra également bien entendu mentionner sur ce sujet le chef-d'oeuvre Johnny Got His Gun de Dalton Trumbo, dont nous avions spécifiquement parlé dans un dossier consacré aux réalisations uniques au cinéma.
Ci-dessous, des images d'archives de "gueules cassées" et soldats souffrant de syndromes post-traumatiques. Des images bouleversantes et aussi choquantes. Attention donc :
La bande-annonce du film :