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    Quand les talents du cinéma prennent la plume...Vol.2 !

    Lorsque les talents du cinéma prennent la plume pour écrire, ça donne une prose parfois étonnante, lucide, cruelle, drôle ou émouvante. Après notre premier dossier sur le sujet, voici de nouveaux exemples.

    Weltkino

    "Le futur est lumineux"

    Martin Scorsese est un cinéaste engagé, un artiste réfléchissant sur son métier. Entre les nouvelles technologies et la révolution digitale, les contraintes économiques de Hollywood et l’ambition artistique, il formule dans cette lettre adressée à sa fille un vœu salutaire, à l’encontre du pessimisme qui entoure le 7ème art. Pour lui, aucun doute, de beaux jours nous attendent !

    2 janvier 2014

    Ma très chère Francesca,

    Je t’adresse cette lettre au sujet de l’avenir. Je l’observe à travers la lentille de mon univers. A travers l’objectif du cinéma, qui a été au centre de cet univers.

    Depuis quelques années, j’ai réalisé que la notion du cinéma avec laquelle j’ai grandi, qui se trouve dans les films que je t’ai fait découvrir depuis que tu es enfant, et qui prospérait lorsque j’ai commencé à faire des films, arrive à son terme. Je ne parle pas des films qui ont déjà été produits. Je parle de ceux qui vont l’être dans le futur.

    Je ne souhaite pas être désespérant. Je n’écris pas ces mots par esprit de défaite. Bien au contraire, je pense que le futur est lumineux.

    Nous avons toujours été conscients que le cinéma était un business, et que cet art était rendu possible parce qu’il coïncidait avec des considérations économiques. Aucun d’entre nous, parmi ceux qui débutèrent dans les années 60 et 70, n’avait d’illusion à ce sujet. Nous savions que nous devrions travailler dur pour protéger ce que nous aimions. Nous savions également que nous pourrions connaître des jours plus compliqués. Et je suppose que nous réalisions, dans une certaine mesure, que nous allions devoir faire face à une époque où tout élément, inconvenant ou imprévisible dans le processus de la production cinématographique, serait réduit voire même éliminé. Le plus imprévisible élément qui soit ? Le cinéma. Et les gens qui le font.

    Je ne veux pas répéter ce qui a été dit et écrit par tant d’autres avant moi sur tous les changements dans l’industrie, et je suis touché par les exceptions à la tendance globale dans le cinéma – Wes Anderon, Richard Linklater, David Fincher, Alexander Payne, les Frères Coen, James Gray et Paul Thomas Anderson qui parviennent tous à faire des films. Paul a non seulement tourné The Master en 70 mm, il est même parvenu à le diffuser ainsi dans quelques villes. Quiconque s’intéresse au cinéma devrait être reconnaissant.

    Et je suis aussi sensible aux artistes qui persistent à réaliser leurs films partout dans le monde, en France, en Corée du Sud, en Angleterre, au Japon, en Afrique. Cela devient de plus en plus dur, mais ils persévèrent dans leur art...

    [...]

    Lire la lettre en intégralité sur le site desLettres

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