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    Les Sentinelles : rencontre avec le réalisateur Julien Mokrani
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    Rencontre avec le réalisateur français Julien Mokrani, qui s'attaquera prochainement à un projet très ambitieux : l'adaptation sur grand écran de la BD culte "Les Sentinelles", avec Alexandre Aja à la production.

    Avant "Les Sentinelles", l'univers de batman avec "Ashes to Ashes"

    Pour Ashes to Ashes, nous avons co réalisé le film avec Samuel Bodin tout d’abord parce qu’on avait envie de le faire et surtout dans une inconscience totale ! Je suis bien sûr fan de Batman, surtout depuis la série de Bruce Timm, Batman Animated. L'intérêt pour les comics est venu plus tard, particulièrement avec Gotham by Gaslight, The Dark Knight Returns, The Killing Joke, Arkham Asylum, etc... Ce court est une relecture de l’univers DC mêlé à l’univers du Sin City de Frank Miller. Notre envie sur Ashes to Ashes était avant tout de donner vie à une ombre vengeresse. Une ombre inspirée du cinéma européen de Murnau ou de Fritz Lang mêlée à une approche plus contemporaine, plus "nouveau cinéma". Une sorte de Néo-Noir. Et tout ça sans un rond pour le faire...

    Le court-métrage fan film nous permettait aussi de ne pas nous fixer de limites, pas de tabous, pas de contraintes à respecter sur le projet. Le scénario de Samuel appuyait fortement dans ce sens. De mon côté également, je voulais depuis très longtemps travailler sur un rendu visuel différent. Lorsque j’ai lu Sin City pour la première fois, je n’attendais qu’une chose : pouvoir développer ce rendu de couleur en live, dans un film avec des acteurs en chair et en os ! On retrouve cette approche visuelle, ce travail de couleurs chez beaucoup d’artistes. Pour exemple l’un des plus connu dans l’hexagone reste Gustave Doré et ses tableaux représentants "La Patrie" (comme La Défense de Paris). Après réflexion et mise en commun de nos envies, nous avons décidé avec Samuel de pousser notre filiation avec l’univers de Frank Miller. Pousser cette filiation en proposant un Batman évoluant dans un Gotham proche de la ville de Sin City où la crise de 1929 ne se serait jamais arrêtée.

    A l’époque, seulement quelques semaines après sa mise en ligne, Ashes to Ashes est devenu l’un des court-métrages "fait à la maison" les plus vus sur le web, fabriqué donc avec très peu de moyens mais beaucoup de bonnes volontés ! J’ai ensuite envoyé le film à la terre entière et un jour, je reçois un appel de... Louis Leterrier ! Un type d’une bienveillance extraordinaire. Il avait vu notre Batman et l’avait aimé. Louis, en me faisant profiter de son expérience, m’a aidé à acquérir l’assurance qui  me manquait et m’a aussi invité à observer pendant quelques jours la fabrication d’un blockbuster en m’invitant sur le plateau du Choc des Titans. A mon retour, je n’avais alors qu’une idée en tête : tourner quelque chose d’ambitieux. Bien que je ne veuille pas faire un nouveau fan film... j’ai craqué.

    J’ai adapté Welcome to Hoxford, un comic book de Ben Templesmith qui me hantait. J’ai démarché des financements privés avec un dossier qui commençait par "pourquoi faire un film qu’on ne pourra pas vendre?". Au début, ça faisait rire...Mais cela avait le mérite de briser la glace ! Et ça a  fonctionné! Welcome to Hoxford (le film disponible ici) a ainsi pu se monter en quelques mois avec l’énergie d’une équipe extraordinaire d’environ 300 personnes. Sur Welcome To Hoxford j’ai aussi eu la chance de travailler avec Jason Flemyng au casting, Thierry Arbogast (le chef opérateur de Luc Besson mais aussi du Hussard sur le Toit ou des Rivières Pourpres) et l’équipe de maquillage de Jean-Christophe Spadaccini (La Cité des Enfants Perdus, Amélie Poulain, Jason Bourne...) et plus d’une centaine de graphistes issus de 9 sociétés spécialisées françaises que Sirius Buisson, mon superviseur d’effets spéciaux, et Hélène Saint-Riquier, ma post-productrice, ont convaincu de rejoindre le projet. Une équipe de rêve pour ce deuxième film. Hoxford a été mis en ligne à l’automne 2011 et tout a changé: le long-métrage est devenu accessible grâce à ce projet.

    Le court métrage "Ashes to Ashes" :

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