Avec 60 millions de dollars de recettes* pour son premier week-end d'exploitation, 22 Jump Street s'est emparé de la tête du box-office américain et a confirmé deux choses : le succès du premier opus, qui avait rapporté plus de 200 millions dans le monde en 2012, et la bonne santé économique des comédies classées R outre-Atlantique.

Depuis l'avènement de Judd Apatow et la sortie du premier Very Bad Trip, ces longs métrages interdits aux moins de 17 ans non-accompagnés attirent régulièrement les foules et transcendent un visa de censure censé atténuer leurs revenus et que beaucoup cherchent à éviter. La preuve avec le tableau ci-dessous, qui recense les dix plus gros démarrages de comédies classées R aux Etats-Unis.

Si l'on excepte le cas Scary Movie, force est de constater que, depuis 2009, les démarrages canons de ce type de films sont de plus en plus fréquents. Un fait qui s'explique, entre autres, par l'inflation des prix des billets et du nombre d'écrans dont dispose aujourd'hui chaque long métrage, mais pas que. Ces chiffres prouvent aussi que le public américain est de plus en plus friand de ces œuvres à l'humour sans limite reposant parfois sur des concepts imparables, et dont les budgets peu élevés (exception faite de Very Bad Trip 3 et ses 103 millions de dollars) permettent une rentabilité qui réduit les risques encourus par les producteurs.

Si les coûts de production de 22 Jump Street ne sont pas encore connus, ceux de Nos pires voisins, autre succès comique de 2014 dans cette catégorie, ne dépassent pas les 18 millions de dollars. Universal n'a ainsi pas eu à redouter le classement R, qui lui avait plutôt bien réussi avec Ted, et pu surfer sur la cote de popularité de Seth Rogen aux États-Unis.

Car ces chiffres laissent aussi entrevoir l'émergence de valeurs sûres de la comédie américaine, telles que Jonah Hill, Zach Galifianakis ou Melissa McCarthy, présents aux côtés de Rogen dans ce classement. Lequel montre aussi que ces acteurs et leurs films ont encore un peu de mal hors des États-Unis, où ils réalisent généralement la très grande majorité de leurs recettes mondiales.

Phénomènes américano-américains ?

Avec un peu moins de 300 000 entrées en France, 21 Jump Street est l'un des meilleurs exemples de cette tendance qui ne connaît que peu d'exceptions. Sa suite pourra-t-elle en faire partie, en capitalisant sur le côté culte acquis par son prédécesseur en vidéo ? Fort du deuxième meilleur démarrage de tous les temps pour une comédie R, le long métrage pourrait ainsi terminer sa course avec des chiffres proches de ceux de Ted. Ou bien jouer dans la même cour que Jackass 3D, dont les recettes internationales sont moitié moins importantes que celles des États-Unis.

Les sorties françaises à venir de Nos pires voisins (6 août) et 22 Jump Street (27 août) devraient sans nul doute nous aider à voir si la tendance peut bel et bien s'inverser, ou si ces comédies ont encore un cap important à franchir pour devenir des phénomènes mondiaux.

* Estimations publiées dimanche soir par la société spécialisée Exhibitor Relations

** Le film est en cours d'exploitation

La bande-annonce de "22 Jump Street" :