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    Céline Sciamma et la nouvelle vague des réalisatrices françaises
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Rédactrice en chef adjointe
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    Elles ont trente ans, elles écrivent, elles réalisent. A l'occasion de la présentation à Cannes du film "Bande de filles" de Céline Sciamma et du court métrage d'Isild Le Besco pour "Les Ponts de Sarajevo", focus sur 5 jeunes femmes à suivre.

    Corbis

    D'où vient-elle?

    De Paris, où elle est née en 1981 de parents professeurs de philosophie. Mia Hansen-Love est au lycée lorsqu'elle obtient son premier rôle au cinéma sous la direction d'Olivier Assayas : après Fin août, début septembre, elle rejouera dans Les Destinées sentimentales sous la direction de celui qui est aujourd'hui le père de son enfant.

    Après 2 ans au conservatoire d'art dramatique et 2 ans à la rédaction des Cahiers du cinéma, la jeune fille réalise des courts métrages et un premier long, Tout est pardonné. Présenté à la Quinzaine cannoise et auréolé du prix Louis Delluc en 2007, son film élégant, centré sur la réconciliation entre un père et sa fille, est porté par des comédiens débutants lumineux.

    La bande-annonce de "Tout est pardonné"

    Qu'est-ce qui l'a révélée ?

    Le Père de mes enfants, Prix spécial en 2009 dans la section Un certain Regard, qui en s'inspirant de la vie du producteur indépendant Humbert Balsan, dépeint avec la même lumière teintée de mélancolie l'engagement d'un homme (Louis Do de Lencquesaing) pour son travail et sa famille.

    Mais aussi Un amour de jeunesse, portrait d'une jeune femme fragile (Lola Creton) recroisant par hasard son amour d'adolescence. Un troisième film plus charnel que ses précédents, tout aussi criant de vérité, tout aussi salué.

    Pour moi, aimer et chercher le "naturel" ne veut pas dire être "naturaliste". Ce n'est pas imiter la vie dans ce qu'elle peut avoir de quotidien, ce n'est pas reproduire la banalité de la vie. Au contraire. (...) Je ne prétends pas du tout être l'héritière de tels ou tels cinéastes, simplement je suis très heureuse de vivre dans le même pays qu'eux et de pouvoir attendre leur nouveau film.

    La bande-annonce du "Père de mes enfants"

    Qu'apporte-t-elle au cinéma français ?

    Sa liberté, sa mise en scène si simple qu'elle donne l'impression d'être facile, et son engagement.

    Fascinée par Rohmer, Téchiné, Garrel ou Doillon, Mia Hansen-Love loue leur sens du juste et de l'essentiel tout en affichant son indépendance d'esprit et de regard face à cette tradition française qu'elle tente de dépasser, en s'inspirant autant que possible des autres modèles de fabrication à travers le monde.

    En 2013, alors qu'elle préside à Cannes l'un des jurys du court métrage de la Semaine de la critique, elle signe la même pétition que Rebecca et Katell avec qui elle se reconnait des affinités et confie à Télérama son inquiétude face au coût des films en France, l'ayant notamment obligée à couper le scénario d'Eden. Un prochain film, porté par la génération montante d'acteurs français (Vincent Macaigne, Vincent Lacoste, Pauline Etienne) ; mais pas que ... (Greta Gerwig et Golshifteh Farahani) ...

    Rencontre avec Mia Hansen-Love

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