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    Céline Sciamma et la nouvelle vague des réalisatrices françaises
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Rédactrice en chef adjointe
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    Elles ont trente ans, elles écrivent, elles réalisent. A l'occasion de la présentation à Cannes du film "Bande de filles" de Céline Sciamma et du court métrage d'Isild Le Besco pour "Les Ponts de Sarajevo", focus sur 5 jeunes femmes à suivre.

    AlloCiné

    D’où vient-elle ?

    Née en 1980, Rebecca Zlotowski a fait ses premiers pas à Paris, qui l’a gratifiée des plus brillants diplômes, de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay à la Femis section scénario en passant par l’agrégation de Lettres Modernes.

    Après avoir enseigné à l’université de Lyon, elle co-réalise avec Cyprien Vial le court-métrage Dans le rang, qui reçoit le prix SACD (Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques) à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2006.

    Qu'est-ce qui l'a révélée ?

    Belle épine, son scénario de fin d'études devenu son premier long métrage, découvert à la Semaine de la Critique 2010 (la même année que Katell Q.). L'histoire d'une jeune fille livrée à elle-même après la mort de sa mère. Un petit bijou qui fascine par sa façon à la fois douce et brutale de suivre les mouvements de son héroïne, de ses scènes d'amour frontales à ses questionnements intérieurs.

    Evidemment je suis inspirée par Pialat, avec cette citation un peu inconsciente qui ne me dérangeait pas dans le film : la mère de Léa Seydoux, Valérie Schlumberg , a joué dans À nos amours. Cela dit les vrais portraits de jeunes filles, de vitesse et de fugue, qui m'avaient plu sont du côté du cinéma américain : j'ai écrit avec en tête, le visage de Jodie Foster dans Ca plane les filles de Adrian Lyne...

    Comme Katell Q., Rebecca Z. filme ses actrices (ici Léa Seydoux et Anaïs Demoustier) sans chichis, les mystères de l'adolescence sans cliché, le tout avec un réalisme (social) qui ne renie jamais la puissance du fantasme.

    Rencontre avec les "belles épines" Léa et Rebecca

    Qu'apporte-t-elle au cinéma français ?

    Elle le secoue, tout simplement. En soignant la photo d'univers virils peu filmés par le cinéma (le circuit sauvage de motos de Rungis puis la centrale nucléaire de Grand Central) et qu'elle pénètre avec sensualité, sans rien en savoir mais en ne forçant jamais le trait de ce qu'elle décrit.

    En rythmant son montage et la durée de ses films afin de ne jamais ennuyer et tomber dans l'auteurisme "facile". A l'univers parisien, intimiste et immobile, elle préfère d'ailleurs très vite, tel Jean Renoir, tenter de cerner les forces vives de l'univers prolétaire et se rapprocher du même coup d'un public moins élitaire.

    Enfin, en signant elle aussi la pétition alertant le gouvernement contre la convention collective 2013, tout en soulignant les qualités d'un système de financement français qui permet, après l'échec d'un premier film et sans fortune personnelle, de continuer à créer...

    "Grand Central", la romance toxique de Rebecca Zlotowski

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