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    Céline Sciamma et la nouvelle vague des réalisatrices françaises
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Rédactrice en chef adjointe
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    Elles ont trente ans, elles écrivent, elles réalisent. A l'occasion de la présentation à Cannes du film "Bande de filles" de Céline Sciamma et du court métrage d'Isild Le Besco pour "Les Ponts de Sarajevo", focus sur 5 jeunes femmes à suivre.

    Corbis

    D'où vient-elle?

    De Pontoise où elle est née en 1978. Après un diplôme à la Fémis en section scénario, Céline Sciamma est soutenue par Xavier Beauvois, alors membre du jury de son examen final, qui lui conseille de transformer son projet de fin d'études en long métrage. Elle se jette directement dans le grand bain et réalise Naissance des pieuvres.

    La bande-annonce de "Naissance des pieuvres"

    Qu'est-ce qui l'a révélée ?

    Cette Naissance des pieuvres, plongée dans l'éveil au désir et à la sexualité de trois jeunes filles, qui est présentée dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2007, récompensée du prix Louis Delluc, et nommée aux César 2008. Un film "d'action" comme elle aime le qualifier, qui colle sans trop de paroles à ce que vivent ses héros.

    Quelqu'un qui grandit derrière la caméra, c'est toujours émouvant. Moi qui fais des films avec des jeunes gens, j'aime capturer ce qui échappe déjà.

    Céline Sciamma, marraine de Adèle Haenel ("L'Appolonide") en 2012

    Qu'apporte-t-elle au cinéma français ?

    Son regard sur le trouble et l'identité féminine, son univers adolescent puis enfantin filmé à la hauteur de ceux qu'il met en scène, son ton au-delà de la morale et son engagement. Après avoir participé à la réalisation du programme 5 films contre l'homophobie en 2009, la cinéaste propose un second long métrage qui séduira (le public ET la critique) autant qu'il perturbera (le groupe intégriste Civitas, voir notre article)

    Sans tomber dans la lourde problématique qu'il esquisse, Tomboy est un film fait à rebours : de l'adolescence à l'enfance, du budget notable au budget plus modeste, et en 20 jours. Plus accessible au grand public, il suit la parenthèse enchantée d'une petite fille se faisant passer le temps des vacances pour un garçon, auprès de ses camarades. Une exploration ludique de la singularité et de la créativité de l'enfance, à mi-chemin entre L' Enfance nue de Pialat et... le E.T. de Spielberg.

    Cherchant avant tout à ravir les spectateurs, la cinéaste aime préciser qu'elle s'intéresse davantage aux potentiels des histoires qu'à leurs problématiques. Bande de filles, son futur film présenté en ouverture de la Quinzaine cannoise et centré sur le choc des cultures entre adolescentes, semble poursuivre cette exploration juste, à la fois réaliste et poétique de la féminité énergique et troublée ...

    Le teaser de "Bande de filles"

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