Alice Nevers, le juge est une femme a fait son retour sur les écrans depuis quelques jours déjà, avec une nouvelle salve d’épisodes inédits que TF1 diffuse dans la case horaire habituelle du jeudi à 20h55. Les relations entre notre héroïne et le commandant Marquand n’ont de cesse d’être mises à l’épreuve cette saison. Leurs interprètes respectifs, Marine Delterme et Jean-Michel Tinivelli, seront revenus sur ces dernières aventures qui continuent de passionner le public…
Est-ce jouissif de voir son personnage ainsi mis à mal ? Alice va-t-elle encore devoir affronter des épreuves aussi difficiles ?
MD : C’est vrai que la saison démarre très fort. Alice n’a jamais été autant en danger. C’est l’épreuve la plus difficile qu’elle ait jamais traversée. Elle risque non seulement la mise à pied et ne plus pouvoir exercer sa profession, mais aussi la prison. Une fois sortie d’affaire, elle va être encore mise à mal, avec une enquête particulièrement difficile. Pour le reste, c’est plutôt sentimentalement et personnellement qu’elle va être secouée sur cette saison, notamment par l’arrivée d’une rivale.
Ne craigniez-vous pas que le rapprochement entre vos deux personnages change la donne ?
JMT : On avait besoin de passer à l’étape supérieure pour se renouveler. Il y avait une véritable attente du public et de mon personnage qui a fait preuve d’une vraie patience : il a attendu que la juge règle ses problèmes avec Matthieu Brémond. Il a tout fait pour la protéger. Durant cette saison, les rôles s’inversent. C’est elle qui sera l’ange-gardien de Marquand dans les épreuves personnelles qui l’attendent. Le fait d’être en couple et de l’avoir assumé est un plus pour nous car cela casse une mécanique de jeu. Cela renouvelle nos personnages et nous donne l’occasion de jouer autre chose. Sentimentalement, c’est plus fort, on est plus mature dans notre jeu, tout en gardant l’ADN de cette série : humour, plaisir, glamour et légèreté.
MD : C’est excitant à jouer car c’est une autre partition, et je trouve cette relation passionnelle plus intéressante qu’un amour domestique et bourgeois : l’amour avec Marquand est toujours très fort, mais contrarié.
Cette relation pourrait bien être compromise…
JMT : Les fantômes du passé vont forcément bousculer Marquand et son rapprochement avec la juge : une fille, sa mère qui débarquent au moment où il concrétise enfin sa relation avec Alice. Est-ce que la passion amoureuse de ce couple l'emportera ou pas…? Lui qui n'avait pas de femme dans sa vie en voit arriver trois d’un coup, c'est l'année de la femme pour Marquand. (Rires) Père du jour au lendemain, Alice va devoir accepter cette situation trouble, et c'est tout l'enjeu de cette nouvelle saison riche en rebondissements.
L’absence de Noam Morgensztern s’est-elle faite sentir ? Quelle relation Marquand entretient-il avec son nouvel adjoint, Noah ?
JMT : Le départ de Noam a laissé un grand vide car nous avions une grande complicité. Cela dit, le casting de son successeur a été bien mené. Tout droit venu du stand-up, Ahmed Sylla est à l’opposé de Noam. Le personnage de Max était très bordélique. A l’inverse, Noah est très précis et a toujours une longueur d’avance. Ahmed a tout de suite collé aux essais que j’ai faits avec lui ! C’est un électron libre qui s’est épanoui tout au long de la saison. On n’est pas de la même génération, mais nous nous amusons beaucoup. C’est un réel plaisir de jouer avec lui. Il apporte un souffle de bonne humeur dans la série. J’adorerais que Noam revienne faire une apparition. Et pourquoi pas une confrontation avec Ahmed !
La commande de deux épisodes supplémentaires cette saison a-t-elle eu un impact sur le rythme de travail et les histoires ?
JMT : Cette année la saison comporte 10 épisodes. Nous avons tourné en flux tendu pendant 8 mois. Cela a demandé plus de travail et d’implication de la part de tout le monde : le diffuseur, la production, l’écriture, le plateau, etc. Je découvrais en temps réel les histoires et ce qui allait arriver à notre duo. Rien n’est figé, tout peut bouger dans l’écriture et encore évoluer sur le plateau.
De quelle façon la série a évolué sur ces dernières saisons ?
MD : C’est la plus ancienne série de la case du jeudi sur TF1 ! Elle n’a pas seulement évolué, elle a carrément muté. Cette saison, la charte graphique s’est précisée, le soin apporté à la lumière et l’esthétique est monté d’un cran. Les caméras ont changé pour amener plus de modernité à l’image. On travaille également avec de nouveaux metteurs en scène, dont des jeunes qui sortent de l’école Besson. Résultat, le montage est beaucoup plus "cut" et plus moderne. Pascale Breugnot, notre productrice, a toujours défendu l’aspect sociétal. Des sujets tels que l’obésité, l’échangisme, les femmes musulmanes recherchant une forme de liberté ont été abordés. Les personnages aussi ont évolué : le fait qu’on puisse feuilletonner depuis 5 ans a changé complètement la donne. Maintenant, un tiers des épisodes est alloué à la vie personnelle d’Alice et de Marquand. Pour moi, le grand luxe est de pouvoir développer son personnage sur tant d'années. On peut se permettre beaucoup plus de nuances et prendre des risques. Alice est devenue une femme bien ancrée dans son époque, libre sentimentalement. C’est intéressant de voir l’envers du décor, et découvrir comment une jeune juge se comporte dans sa propre vie, et jusqu’où elle peut aller.
En quoi diriez-vous qu’Alice Nevers a cassé les codes de la télévision ?
MD : Il n’y a pas vraiment de code unique à la télévision : les libertés ne sont pas les mêmes pour une chaîne et pour une autre. Ce que je sais, c’est que pour TF1, la série a un ton particulier, bien à elle, avec tout ce qu’il faut de drame, d’émotion et de guests. C’est ce cocktail-là, entre l’humour et le thriller, la tragédie et la comédie réaliste, qui est assez unique je pense, et qui fait l’ADN et la force de la série.