Le témoin clé
© Laëtitia Forhan
Quand le festival du film policier de Cognac a cessé en 2007, les organisateurs de l’événement se sont mis à la recherche d’une nouvelle ville où les aficionados de polars pourraient venir mener l’enquête aux côtés des comédiens et metteurs en scène. C’est le réalisateur Claude Lelouch qui a aiguillé les organisateurs sur la ville de Beaune. Une ville qu’il chérit particulièrement et dans laquelle il a d’ailleurs tourné des scènes de son dernier long métrage.
Il était donc normal pour sa 6ème année d’existence que le Festival du Film policier de Beaune s’ouvre avec la présentation du nouveau film de Claude Lelouch, Salaud, on t'aime. Et dans le film le salaud en question est interprété par Johnny Hallyday. Le rockeur, qui a tourné dans plus de 30 longs métrages, retrouvaient donc Claude Lelouch 42 ans après L’Aventure,c’est l’aventure.
L’occasion rêvée pour le réalisateur et le Festival de rendre hommage à Johnny Hallyday.
© Laëtitia Forhan
Claude Lelouch a fait un bref et touchant discours en précisant que le tournage du film avait été comme des vacances entre amis, et que Johnny Hallyday avait un cœur énorme, soulignant que le rockeur avait reversé l’intégralité de son cachet à une organisation humanitaire au Vietnam. Concluant son discours par un "Salaud, je t’aime, je t’aime, je t’aime" Claude Lelouch a appelé sur scène Johnny Hallyday.
Emu par cette déclaration d’amour et par le petit film retraçant ses rôles au cinéma, le rockeur au grand cœur a avoué: "C'est très déstabilisant d'être là. C'est un honneur que vous me faites". Mondialement reconnu en tant que chanteur, la star honoré pour sa carrière cinématographique, a précisé "Le cinéma tient une place très importante dans ma vie."
Les enquêtes du jour
Le jury présidé par Cédric Klapisch, et les festivaliers ont pu assister à la présentation de deux films en compétition.
'71 de Yann Demlange et Blue Ruin de Jérémy Saulnier.
Déjà présenté à la Berlinale, '71 se déroule à Belfast en 1971. Alors que la ville est divisée entre protestants et catholiques, un jeune soldat, venu en patrouille dans un quartier en résistance, est laissé seul en territoire ennemi. Il va devoir lutter pour survivre. Le réalisateur nous livre un thriller haletant, bien que parfois un peu attendu, mais on reste néanmoins captivé par les événements.
Bluie Ruin a pour sa part déjà reçu le prix du jury du Festival de Marrakech et a été présenté à Cannes (Quinzaine des réalisateurs) et à Deauville. Dans le film, un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée lorsqu'il retourne à sa maison d'enfance pour accomplir une vieille vengeance. Se faisant assassin amateur, il est entraîné dans un conflit brutal pour protéger sa famille qui lui est étrangère. Le réalisateur s'est inspiré du film Le Solitaire de Michael Mann pour mettre en scène cette reflexion sur la vente d'armes aux Etats-Unis et la vengeance.
Le mot du juré
© Laëtitia Forhan
Chaque jour un membre du jury de la compétition officielle nous donne l'ingrédient indispensable pour faire un bon polar.
Aujourd'hui, François Berléand, s'est prêté au jeu.
Le comédien, qui se décrit lui-même comme un "compulsif de cinéma" et grand amateur de films noirs - notamment les corréens - la combinaison idéale pour faire un bon polar est "avant tout un bon scénario, du suspense, de l'empathie pour le héros et de l'intelligence. Usual Suspects est en quelque sorte le polar parfait."
Laëtitia Forhan