Comment se retrouve-t-on à donner la réplique à Brad Pitt dans une grosse production hollywoodienne ?
"J'ai passé des essais pour le film. Je me suis filmé chez moi et j'ai envoyé la bande à Los Angeles. Cela se fait de plus en plus pour les films étrangers. Il se trouve que le réalisateur Marc Forster est un fan de la serie Engrenages. Il a même un temps essayé de l'adapter aux Etats-Unis. Visiblement, il avait envie de travailler avec moi. Il m'a donc donné ce rôle de pilote des Nations Unies. J'ai eu de la chance, car toutes mes scènes étaient avec Brad Pitt, James Badge Dale et David Morse. Trois acteurs dont je suis totalement fan. Le seul probleme était de me libérer, car je tournais sur la 4e saison d'Engrenages au même moment à Paris. Les producteurs de la série ont été très conciliants et j'en profite pour les remercier car sans leur aide je n'aurais pas pu faire World War Z."
Le tournage aurait connu quelques difficultés, tensions et retards… En avez-vous été témoin ?
"Le tournage a été très compliqué. C'est la raison pour laquelle j'ai failli ne pas le faire, car les dates de tournage changeaient en permanence. Au départ, je devais tourner 6 jours sur le film et j'ai finalement fait 19 jours. Sur un film de cette ampleur, c'est forcément compliqué. De plus, ils ont décidé 6 mois après le tournage de changer la fin du film. Les 20 dernières minutes. Ils ont donc retourné toute la fin en 5 semaines mais presque un an après. Moi, je n'ai eu qu'une seule journée de "reshoot". C'était une scène dans l'avion entre Brad Pitt et moi. Il s'agissait de donner plusieurs options de villes qui auraient été responsables de l'origine du fameux virus qui décime la planète. Au final, ils ont coupé cette scène. Laissant la question sans réponse...
En ce qui concerne les tensions et les rumeurs sur le fait que Brad Pitt et Marc Forster ne se parlait pas, moi je n'ai jamais rien vu de tel. Lorsque j'étais présent, je n'ai jamais vu la moindre tension. Ils rigolaient ensemble et avaient l'air de s'entendre parfaitement bien. Malgré le tournage gigantesque, l'ambiance était très détendue."
Quelles leçons peut-on tirer d'un tournage à l'Américaine ?
"Observer un acteur comme Brad Pitt travailler est forcément quelquechose de rare. J'ai été surpris de sa décontraction et de son aisance. Il était à la fois concentré et très détendu. Il improvisait à chaque prise. C'était passionnant de le voir travailler ainsi. Ce qui frappe d'une manière générale sur un film de cette ampleur, c'est la rigueur et l'organisation extraordinaire que cela implique. J'avais déja vu ça sur G.I. Joe. Une équipe de tournage sur ce genre de film, c'est peut-être 300 ou 400 personnes en permanence. Ce qui est énorme. Et tout le monde sait très précisément ce qu'il doit faire. C'est une fourmilière, une machine parfaitement huilée. Vous avez le sentiment de travailler avec les meilleurs à chaque poste.
Et de la même manière, en tant qu'acteur on attend de vous que vous soyez professionnel, précis et travailleur. J'aime cette exigence. Par exemple, j'ai été etonné de voir qu'on faisait très peu de prises sur les gros plans des acteurs. Mais ils considèrent que vous connaissez votre travail et qu'il n'y a donc aucune raison de faire 20 prises. Tout le monde était très accueillant et bienveillant. Mais si quelqu'un n'a pas fait ses devoirs ou se tourne les pouces sur le plateau, les choses sont très différentes. On ne pardonne pas l'amateurisme."
Ferez-vous de nouveau partie de l’aventure en cas de suite ?
"La production du deuxième opus est visiblement en chantier. Ils écrivent le scénario. Je ne pense pas que mon personnage reviendra. Bien que je ne sois ni mort ni devenu un zombie. En tout cas, si jamais ils m'appellent, je ferai en sorte de me libérer à nouveau !"
Propos recueillis par G.M.
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