Devant la multitude de "gros noms" placardés sur l’affiche de Cartel (Fassbender, Cruz, Bardem, Diaz, Pitt), l’un d’entre eux aura pu vous échapper : celui de Cormac McCarthy. Cet auteur à succès remarquable et remarqué, dont les œuvres sont lues par Brad Pitt en livre audio et adulées par des célébrités telles que James Franco ou Tommy Lee Jones, est pourtant l’un des atouts majeurs du nouveau film de Ridley Scott. Alors que Cartel est seulement son deuxième film en tant que scénariste, retour en 5 dates sur un incroyable parcours jalonné de détours vers le monde du cinéma…
2001 - "De si jolis chevaux"
© Columbia TriStar Films
Premier opus de sa Trilogie des confins, Cormac McCarthy publie "De si jolis chevaux" en 1992, récoltant un National Book Award et confirmant une notoriété toujours croissante. Il devra pourtant attendre près de 10 ans avant que cette histoire d'amour impossible entre un desperado et une fille de rancher mexicaine ne voit le jour sur grand écran.
Mais pour une toute première virée dans le monde du cinéma, McCarthy démarre fort : ses personnages prennent en effet les traits des stars Matt Damon et Penélope Cruz, et la réalisation est confiée au très prometteur Billy Bob Thornton. Malgré la réception mitigée de cette production somme toute assez modeste, l'auteur a désormais les deux pieds fermement plantés dans le sol d'Hollywood.
2008 - "No Country for Old Men"
© Paramount Pictures France
7 années de patience plus tard, le cinéma revient chercher Cormac McCarthy alors que Joel et Ethan Coen proposent à l'auteur un projet qui liera définitivement sa carrière au monde du grand écran. Les deux frères s'intéressent en effet à un drame sanguinolent à l'atmosphère unique que McCarthy avait signé en 2005 : l'impitoyable No Country for Old Men.
Alors que le casting du film se peuple de poids lourds tels que Josh Brolin, Javier Bardem ou encore Tommy Lee Jones, les frères Coen sont bien décidés à rendre justice à la noirceur et à la violence de ce western nouvelle génération.
Leurs efforts sont récompensés par 4 Oscars majeurs et par une reconnaissance critique internationale. Le nom de Cormac McCarthy fait désormais briller les yeux des cinéphiles.
2009 - "La Route"
© Metropolitan FilmExport
A peine un an après, c'est au tour de ce best-seller de science-fiction écrit par McCarthy en 2006 et récompensé par le prix Pulitzer, d'être adapté à l'écran.
Ce périple désespéré entre un père (Viggo Mortensen) et son fils à travers un monde post-apocalyptique prend vie devant la caméra du talentueux John Hillcoat. Le casting est complété par de grands noms tels que Guy Pearce, Charlize Theron ou encore Robert Duvall.
Alors que le film est présenté à Venise et que les critiques sont une fois de plus très enthousiastes, le doute n'est plus permis : Cormac McCarthy a décidément de nombreux atomes crochus avec le cinéma.
2012 - "The Sunset Limited"
© Warner Home Vidéo France
4 ans après No Country for Old Men, l'auteur recroise la route de Tommy Lee Jones, qui chercher à porter à l'écran la pièce de théâtre The Sunset Limited, que McCarthy avait publiée en 2006, et dans laquelle un ex-prisonnier tentait d'empêcher le suicide d'un professeur de collège.
A l'écran, le résulat est donc un téléfilm en huis-clos et un face à face d'une heure et demie entre Samuel L. Jackson et Tommy Lee Jones lui-même. Pour la première fois de sa carrière, Cormac McCarthy se charge de l'adaptation et signe le scénario.
2013 - "Cartel"
© 20th Century Fox
Après avoir transformé l'une de ses pièces de théâtre en scénario, il ne reste plus à Cormac McCarthy qu'un pas à franchir pour accéder pour de bon aux métiers du cinéma. C'est chose faite avec Cartel, le nouveau long métrage de Ridley Scott au casting quatre étoiles (Michael Fassbender, Javier Bardem, Penelope Cruz, Brad Pitt, Cameron Diaz).
Une fois n'est pas coutume, ce film est une œuvre originale. Et s'il n'est donc pas adapté d'un roman de McCarthy, ce dernier en est l'unique scénariste. Pour l'occasion, il renoue avec des thèmes qu'on lui connait bien : le trafic de drogue, les tensions en bordure de la frontière américano-mexicaine, et une violence sans concession.
Ajoutons que pour la première fois, McCarthy est également producteur exécutif du film.
Et après ? - "Child of God"
© D.R.
On imagine bien que les nombreux traits d'union entre la carrière de McCarthy et le monde du cinéma ne vont pas s'arrêter là. Et en effet, l'acteur et cinéaste James Franco, qui ne cache pas son admiration pour l'écrivain, a récemment signé une adaptation de Child of God, l'un des premiers romans de McCarthy, qu'il avait écrit en 1969 dans une grange du Tennessee.
Au menu : le portrait d'un criminel nécrophile et une présentation à la Mostra de Venise.
T.I.