Darren Aronofsky © Twentieth Century Fox
"Darren n'est pas fait pour les films de studio. Il est très méprisant. Il se fiche de l'opinion de la Paramount." C'est un agent lié au projet qui s'exprime ainsi, alors que les relations entre Darren Aronofsky et le studio qui produit l'ambitieux Noé se sont sérieusement dégradées, autour de la toujours épineuse question du final cut.
Selon The Hollywood Reporter, les projections-tests qui se sont tenues ces dernières semaines, notamment auprès de publics religieux (juifs à New York, chrétiens en Arizona), n'ont pas été concluantes, et le réalisateur rechignerait à procéder aux modifications suggérées par la Paramount.
Ce film à 125 millions de $ constitue un défi considérable pour l'auteur de Black Swan, qui ne s'était jamais confronté à un film de studio aussi ample par son budget et son recours aux effets spéciaux (The Fountainn'avait coûté que 35 millions). Dans cette adaptation du récit biblique, on ne verra ainsi aucun véritable animal, toutes les créatures ayant été produites en images de sythèse. La société Industrial Lights and Magic (fondée par George Lucas en 1975), en charge des effets spéciaux, avait affirmé il y a quelques jours qu'il s'agissait du travail le plus compliqué de toute son histoire...
Russell Crowe dans "Noe" © Paramount Pictures France
Surtout, en raison de son sujet, puisé dans la Bible, le film froisse déjà une frange de la population américaine. L'écrivain chrétien Brian Godawa, qui a eu accès au scénario, a par exemple conclu de sa lecture qu'il s'attendait à un "gâchis de 150 millions de dollars, sans intérêt et pas fidèle à la Bible, et qui va ruiner pour des décennies la possibilité de faire un grand film captivant à partir de ce héros de la Bible." Aronofsky avait qualifié Noe de "premier écologiste", et la violence du monde décrit dans la dernière partie de son film ne serait pas du goût de tous les spectateurs.
Le vice-président de la Paramount, Rob Moore, évoque un "processus normal" et assure que le résulat serait "une version du film supervisée par Darren". Au fil des projections-tests qui devraient continuer de s'enchaîner d'ici la sortie américaine du film le 28 mars, on saura si les rapports entre Paramount et Aronofsky tourneront au déluge de compliments ou d'insultes.
JD
Black Swan
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