"Il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux..." Mowgli et Baloo sont de retour en Blu-ray à partir d'aujourd'hui, et s'apprêtent à entonner leur chanson millénaire en haute définition. Il s'agissait de l'occasion rêvée pour rencontrer Diane Disney Miller, la fille de Walt elle-même, et de voyager avec elle jusqu'aux origines des studios Disney...
Vous souvenez-vous quel genre de réalisateur était Walt Disney ?
Diane Disney : Il n’a pas réalisé tous les films Disney. Pour Le Livre de la jungle, le réalisateur était Wolfgang Reitherman, mais mon père était très impliqué sur le projet. C’était son dernier film d’animation mais les gens qui travaillaient sur le projet m’ont raconté que mon père s’était impliqué dans chaque étape du film. Il a rassemblé tout le monde un jour et a demandé : "Qui veut faire Le Livre de la Jungle ?" Personne n’a levé la main. Et il a dit : "Très bien ! Parce qu’on va en faire une version différente. On va rendre ça amusant !"
Savez-vous si vous avez déjà inspiré votre père pour créer l’un de ses personnages ?
Non, je ne pense pas. Je sais que lorsque j’étais petite, il m’entendait rire en lisant les histoires de Mary Poppins. Nous avions ces livres parce que l’éditeur nous les avait fait parvenir, ils trainaient dans la maison. Mais je ne pense pas lui avoir inspiré de personnage en particulier.
Savez-vous à quel moment votre père a eu l’idée de mettre en chantier Le Livre de la jungle ?
Je ne me souviens pas en avoir beaucoup parlé avec lui mais je sais que c’est un projet qu’il avait en tête depuis longtemps, parce que c’était une histoire qui contenait tous les bons ingrédients. Un enfant, une grande aventure, des personnages merveilleux. Donc c’est quelque chose qu’il inspectait depuis longtemps.
Pouvez-vous nous décrire l’atmosphère de travail qui régnait aux studios Disney lors de la production des tout premiers longs métrages, ainsi que pour celle du Livre de la Jungle ?
Après Blanche-Neige, il y a eu une transition entre les vieux studios de Hyperion à Hollywood et les nouveaux à Burbank. Tous ces films, Blanche-Neige, Pinocchio, Fantasia et même Bambi ont été créés à cette période, entre la fin des années 30 et les années 40. Mais Le Livre de la jungle a été le dernier sur lequel Papa a travaillé. C’était une période pendant laquelle la fabrication d’un film d’animation monopolisait beaucoup de monde : des gens qui trouvaient des idées, des gags, qui dessinaient le story-board… C’était une atmosphère très créative et placée sous le signe de la collaboration.
Avez-vous un film d’animation Disney favori ?
Pas vraiment. Il y a tellement de genres différents, c’est difficile de trancher. Je les aime vraiment tous.
En 1955, votre père a également inauguré Disneyland, le tout premier parc à thèmes du monde. Pouvez-vous nous raconter votre première visite du parc ?
Quand Disneyland a ouvert, j’étais déjà mariée. Mon mari était dans l’armée. Mes parents m’ont proposé de venir voir le site de construction de Disneyland. C’était encore un chantier avec beaucoup de poussière et des orangers morts. Et il s’est écoulé à peine une année entre cette période et l’ouverture du parc. Ce fut un travail de construction incroyable. Mais le jour de l’ouverture, mon père nous a dit à ma mère et à nous : "Je ne veux pas que vous veniez aujourd’hui pour l’ouverture, les filles. Ça va être un vrai bazar ! Et je ne veux pas avoir à m’inquiéter pour vous." Donc aucune d’entre nous n’était présente pour le jour d’ouverture. Et effectivement, c’était le chaos !
Walt Disney avait l’habitude de dire en faisant ses films que "pour chaque éclat de rire, il fallait aussi une larme." Quelle serait votre "larme" à vous, dans les films Disney en général ou plus particulièrement dans Le Livre de la Jungle ?
Oui, c’est bien l’une de ses citations. Je pense que la scène qui m’a le plus émue est celle où la mère de Dumbo est enfermée. Timothée emmène Dumbo la voir, et elle chante une jolie berceuse. Mais dans Le Livre de la jungle, il y a également plusieurs moments : celui où Mowgli pense que Baloo est mort, mais aussi à la fin, lorsque Baloo laisse partir Mowgli dans le village d’une jeune fille. Baloo regarde la scène et on sent que c’est la fin d’une amitié très particulière.
Que pensez-vous des toutes nouvelles productions Disney, qui privilégient souvent le CGI à l’animation traditionelle ?
J’aime les deux types de productions, mais que pense que les animateurs ne sont pas prêts eux-mêmes à laisser tomber l’animation traditionnelle. Je pense qu’il y aura de la place pour les deux.
Propos recueillis par Thomas Imbert
Blu-Ray: Le Livre de la jungle
Contient :
- le Blu-ray du film
- le DVD du film
Commentaires audio de Richard Sherman (compositeur), Andreas Deja (animateur) et Bruce Reitherman (la voix originale de Mowgli)
Scène coupée : "Rocky le rhino"
Fin alternative, ou l'autre conclusion du Livre de la Jungle
Making of en 5 parties :
- "Le dernier film de Walt Disney"
- "Les rois de la jungle"
- "Dessinés d'après leurs voix"
- "Le rythme de la jungle"
- "Le dernier acte"
5 reportages :
- "L'appel de la jungle" ou l'influence du film sur les animateurs actuels
- "Rencontre avec Bruce Reitherman" (la voix originale de Mowgli)
- "Frank et Ollie" ou les souvenirs de travail de deux animateurs légendaires
- "En compagnie des neuf sages de Disney"
- "Kipling par Disney", ou la transposition du livre au cinéma
Disneypedia : Les habitants de la jungle
Document : "I Wanna Be Like You", ou la visite du Parc Animal Studios
7 chansons supprimées :
- "Brothers All"
- "The Song of the Seeonee"
- "Il en faut peu pour être heureux" (version démo)
- "Monkey See, Monkey Do"
- "I Knew I Belonged to Her"
- "In a Day's Work"
- "The Mighty Hunters"
Le karaoké des chansons "La patrouille des éléphants", "Il en faut peu pour être heureux", "Etre un homme comme vous" et "Tes vrais amis"
Clip de la chanson "I wanna be like you" interprétée par les Jonas Brothers