De quoi ça parle ?
Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’"audition" se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…
Ce qu'il faut savoir
Après "Carnage", Roman Polanski persiste dans la veine théâtrale et les trois unités (temps, lieu, action), et plus largement dans le genre du huis clos. Adapté de la pièce de David Ives, elle-même inspirée de l'oeuvre de Leopold Sacher-Masoch (qui a donné son nom au masochisme), le film met en scène le seul duo Emmanuelle Seigner / Mathieu Amalric (légèrement "polanskisé" pour l'occasion), dans un jeu de mises en abyme, de vertige fantastico-érotico-théâtral et de domination entre homme et femme, réalisateur et actrice. L'occasion pour le cinéaste de revenir sur une Croisette où il a laissé des souvenirs contrastés, de sa présidence autocratique en 1991 à sa Palme d'or en 2002 ("Le Pianiste"). S'il a fait rire les festivaliers en projection, le film a-t-il pour autant convaincu la presse ?
Ce qu'en pense la presse
Guardian - Peter Bradshaw
"Roman Polanski ne nous sort pas du théâtre avec son adaptation de la pièce de David Ives sur les jeux de rôles sexuels, mais il y ajoute de l'élégance et de l'esprit."
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Le Nouvel Observateur - Guillaume Loison et Nicolas Schaller
"La dernière fois que Polanski est venu en compète, c’était pour son Pianiste, palmedorisé. Onze ans plus tard, le revoilou avec une Vénus à la fourrure à peine molièrisable. (...) Après Carnage, cette Vénus à la fourrure féministe et bouffonne confirme la bernardmuratisation de Polanski."
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Le Figaro - Olivier Delcroix
"Onze ans après sa Palme d'or pour Le Pianiste, Roman Polanski accumule les fausses notes avec La Vénus à la fourrure. (...) un huis-clos suffocant et ridicule."
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Télérama - Pierre Murat
"Triomphe à Broadway, la pièce de David Ives (un affrontement, un rien convenu, entre un metteur en scène et une actrice) ne semble pas terrible : théâtrale au mauvais sens du terme. Mais Polanski s'en sert pour fustiger joliment les petites vanités et les grandes pédanteries de la société du spectacle."
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L'Express - Studio Ciné Live - Thierry Chèze
"Roman Polanski ne semble s'être attaqué à cette transposition que pour permettre à celle qu'il aime et dont le talent d'actrice n'a jamais été exploitée à son juste niveau à ce jour -Emmanuelle Seigner- d'éclater plein écran. (...) Trop scolaire, trop pré-maché, trop survolé façon café du commerce haut de gamme pour un cinéaste qui aime le trouble."
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Screen - Fionnuala Halligan
"Pour les fans de Polanski, cependant, c'est un petit plaisir, qui pourrait peut-être valoir un Prix d'interprétation à Seigner, qui n'a jamais été si bonne."
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Roman Polanski de retour sur la Croisette
