Kim Schmitz, alias "Kim Dotcom", alias la terreur des Majors de cinéma et autres ayants droits sur la toile, a de nouveau frappé, et montre qu'il a encore dans sa besace quelques tours malicieux. Il vient en effet de lancer dimanche un nouveau site de partage de fichiers baptisé Mega, submergé dès les premières heures, comme un défi aux Etats-Unis qui veulent le juger pour avoir amassé une fortune grâce à Megaupload.com.
L'homme, actuellement en liberté sous caution en Nouvelle-Zélande, où il vivait au moment de son arrestation, a organisé dimanche soir une énorme fête dont il a le secret, dans son manoir situé près d'Auckland. Jamais à court de provocations propres à déchaîner ses détracteurs, il a offert à ses invités une reconstitution du raid avec des acteurs déguisés en commandos, et des hélicoptères (authentiques) sérigraphiés "FBI", décrivant des cercles au-dessus de ses invités...
"Mega plus fort, plus rapide, plus sûr"
Un an après la perquistion par la police néo-zélandaise de sa vaste propriété, Kim Dotcom vient donc de lancer une nouvelle plateforme, baptisée "Mega". Malgré des ratés techniques dus à l'afflux d'internautes, il revendique un million de visiteurs au cours des 14 premières heures, et plus de 500.000 utilisateurs inscrits. Des chiffres invérifiables. "Mega va être énorme et rien ne pourra l'arrêter", a-t-il expliqué devant la presse, après avoir défié la Maison Blanche sur le compte Twitter de Barack Obama: "Il y a un an, le gouvernement américain détruisait Megaupload. Bienvenue sur Mega.co.nz" a-t-il écrit. Pas sûr que les autorités américaines goûtent son sens de la provocation...
Mega.co.nz se présente comme un service de stockage en ligne (en réseau virtuel "Cloud") de type Dropbox ou Google Drive, mais il propose 50 GB de stockage, une offre nettement supérieure à ses concurrents. A la différence de Megaupload, on y gère des fichiers via une interface classique, qui ne permet pas la lecture en ligne. "Tous les échanges, en upload comme en download y sont codés, en utilisant des clés générées notamment à partir du mot de passe de chaque utilisateur. Une solution technique qui n'est certes pas nouvelle; mais c'est la première fois qu'un service aussi grand public choisit de l'imposer" explique le journal Libération, dans un entretien avec le responsable marketing de cette nouvelle plateforme. "Contrairement à la plupart de nos concurrents, nous utilisons une partie de l'art des technologies de cryptage basé sur navigateur où vous, et pas nous, contrôlez les clés" précise même le site, en français.
Soucieux de se protéger de nouvelles poursuites judiciaires, Kim Dotcom s'est ce coup-ci assuré que les données échangées entre utilisateurs du site mega.co.nz soient cryptées et inaccessibles aux administrateurs. Si l'un de ses avocats s'est déclaré certain de la légalité du site, il risque en revanche de donner de nouveau cheveux blancs à la MPAA, la toute puissante Motion Pictures Association of America, à l'origine de l'action des autorités américaines contre Megaupload.
OP avec Libération et AFP