Après la vague d'enthousiasme suscitée par La Guerre est déclarée, Main dans la main, troisième opus de Valérie Donzelli, semble diviser la presse et les spectateurs. C'était à prévoir, même si le projet de la cinéaste est le même : comment raconter autrement une histoire d'amour ? Réponse : en introduisant un élément inattendu, que la raison ne saurait admettre (hier la maladie d'un enfant, aujourd'hui une force magique qui unit deux êtres). Parmi les ingrédients qui contribuent au charme des deux films, l'utilisation de la musique, main dans la main avec les images, n'est pas le moindre.
Si ce nouveau film a pour cadre l'Opéra de Paris, sa BO, pop et bigarrée, n'accorde qu'une petite place à la musique de ballet (Casse-noisette, Le Lac des cygnes), préférant OMD comme musique d'ouverture (Electricity). Le patchwork musical juxtapose ensuite des extraits de BO préexistantes signées Ennio Morricone ou Francis Lai et des tubes 80's de Bonnie Tyler ou Elli & Jacno (le Main dans la main qui donne au film son titre). Le tout dégage un mélange de ferveur et de nostalgie, qui imprègne jusqu'aux chansons les plus récentes, comme un Dominique A de 1995, un morceau du groupe ambient The Album Leaf ou les compositions originales du troubadour suédois Peter Von Poehl. Le film se clôt sur une reprise de Main dans la main par les deux acteurs principaux, Jérémie Elkaïm et Valérie Lemercier. L'occasion pour la comédienne de renouer avec le registre sentimental et un brin rétro de son unique album, enregistré en 1996, et sur lequel figurait notamment le délicieux Goûte mes frites.
Julien Dokhan
Bande originale, Main dans la main, Rectangle productions - Idol, disponible
VIDEO : la bande-annonce de "Main dans la main"
Main dans la main
