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    "Lignes de vie" : rencontre avec l'équipe de la nouvelle série de France 2

    France 2 présente ce lundi 2 juillet sa nouvelle série matinale "Lignes de vie", avec Delphine Rollin, Diane Robert et Jean-Charles Chagachbanian en tête d'affiche. Un feuilleton quotidien estival en 45 épisodes...

    Les téléspectateurs matinaux peuvent suivre depuis ce lundi 2 juillet sur France 2 deux nouveaux feuilletons quotidiens inédits, à savoir Lignes de vie et Talons aiguilles et bottes de paille (en savoir plus). A l'occasion de la diffusion ce ces  séries estivales, AlloCiné a pu rencontrer les auteurs, producteurs et acteurs.

    Diane Robert, Jean-Charles Chagachbanian & Delphine Rollin

    © Patrick Aventurier / Télé Images / FTV

    Lignes de vie met en scène deux amies d’enfance, Chloé et Justine qui, devenues adultes, se sont engagées dans des chemins bien différents. Quand la première choisit de rester célibataire sans enfant et de s’épanouir dans sa vie professionnelle en animant une émission de radio, la seconde embrasse la vie de mère de famille entièrement dévouée aux siens. Leur quotidien est chamboulé lorsque leur amour de jeunesse, Yann, refait surface après avoir passé 17 années en Argentine, avec sa fille. Ce retour inattendu s’accompagne peu à peu de mystères sur les raisons du retour de Yann et de remise en question sur les choix de vie qu’ont fait Chloé et Justine…

    Comment vous est venue l’idée de faire cette histoire, les personnages ?

    Sylvie Coquart (co-créatrice) : Parce qu’on est deux femmes, on est très amies, et on avait envie de parler de femmes d’aujourd’hui et en même temps de grands sentiments, et de l’amitié. On avait envie de rendre les choses contemporaines et la télévision permet d’être juste par rapport à ce qu’on vit, à la façon de se poser des questions sur la vie ; l’amour pour les hommes, les enfants, les familles. Quand on crée deux personnages qui sont amis, c’est important de pouvoir les opposer aussi, d’aller chercher deux façons de vivre différentes, donc deux façons de penser et de voir les choses.

    Dans la série, les deux personnages principaux sont des femmes, mais il y a quand même aussi des hommes qui tournent autour, donc est-ce une série que vous définiriez comme féminine ou tout public ?

    Sylvie Coquart : C’est vrai que pour nous, c’est une série tout public. J’ai une fille de onze ans, je sais très bien que c’est le genre de choses qu’elle va regarder, parce que les personnages sont assez clairs dans leurs motivations, parce qu’elle va comprendre quelque chose du monde aussi à travers ça. Elle cherche toujours à savoir ce que c’est d’avoir des histoires d’amitié quand on est grand. Je pense que c’est plus large que simplement féminine. C’est vrai que ce type de feuilleton est souvent regardé plus par les femmes, mais il y a des hommes aussi qui s’y intéressent. Il y a de beaux personnages masculins.

    Adeline Darraux (réalisatrice) : C’est une série qui nous parle de l’amour, qui nous parle de l’acceptation aussi, des différences, des choix de vie parfois pas toujours acceptés par la société, comme être à 40 ans une femme seule, sans enfant ; ou être une femme et décider de ne pas travailler. Mais aussi le regard de la société sur l’homosexualité, sur l’étrangère, de raconter une série qui nous parle de la vie, de l’amitié, l’amour.

    Qu’est-ce qui vous a amené à vous retrouver à travailler sur le projet ?

    Adeline Darraux : Je connaissais les producteurs. J’avais travaillé avec eux sur une série, il y a deux ans, qui s’appelle Chante. On s’était très bien entendu. Et quand ils m’ont proposé Lignes de vie, j’ai été très touchée par le sujet parce que je suis une femme de 40 ans, et que forcément, j’ai l’impression de m’y retrouver, et donc j’ai accepté avec grand plaisir.

    Diane Robert & Delphine Rollin

    © Patrick Aventurier / Télé Images / FTV

    Comment décririez-vous votre personnage ?

    Diane Robert (l'interprète de Chloé) : Chloé est une fille qui veut tout contrôler, qui ne veut pas se laisser aller. C’est pour ça qu’elle ne veut pas tomber amoureuse, c’est pour ça qu’elle ne veut pas d’enfants. C’est parce qu’elle veut sa liberté et travailler comme elle le souhaite, comme elle l’entend. C’est une protection pour elle. Et au fil des épisodes, elle va un petit peu s’adoucir, et relâcher ce carcan dans lequel elle se met.

    Jean-Charles Chagachbanian (l'interprète de Yann) : C’est un homme tout à fait normal, à qui il est arrivé quelque chose de très lourd. Il a un secret à porter. C’est un personnage qui va développer ses rapports avec sa fille, avec son frère, avec ses amis d’enfance, qui vont devenir peut-être ses amoureuses.

    Didier Cauchy (l'interprète de Clément) : Mon personnage a l’air, au début, d’un mec bien, honnête, gentil et doux. Et en fait, il va s’avérer plus ambigu, plus noir que ça. C’est quelqu’un de très dangereux. Il est ce qu’on appelle un pervers narcissique. C’est un type qui peut être très doux et la seconde d’après, devenir très violent. C’est très intéressant à jouer. Il y a plein de facettes et de palettes à jouer. J’adore les personnages un peu ambigus comme ça, qui n’ont pas juste seulement un trait de caractère. J’aime beaucoup ce personnage.

    Au-delà des personnages, y a-t-il quelque chose qui vous a plu en particulier dans l’histoire ?

    Didier Cauchy : Oui. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je pense que la série est moderne et couvre beaucoup de gens de pas mal de générations différentes. Je pense que ça s’adresse à tous les publics. On dit beaucoup que c’est une série de femmes, évidemment, parce qu’il y a deux actrices principales et trois metteurs en scène femmes qui l’ont fait. Mais une fois que le film est fini et qu’on le voit, ce n’est pas une série de filles. Il y a vraiment des choses très dures, assez violentes même, dans les rapports entre les êtres, dans les actes.

    Adeline Darraux : A travers une histoire qui paraît être une histoire simple de sentiments, on parle beaucoup des différences, finalement. Ce n’est pas seulement une série pour midinettes.

    Vous dites que c’est une série qui n’est pas uniquement destinée aux filles. Vous avez pourtant travaillé entre réalisatrices...

    Adeline Darraux : Le choix des trois réalisatrices est lié aux producteurs. Je m’entends toujours bien avec des collègues réalisateurs et réalisatrices. Cela n’a pas changé grand-chose, en ce qui me concerne.

    Didier Cauchy : J’avais travaillé deux fois avec des réalisatrices, et à chaque fois, j’ai adoré. Je trouve qu’elles ont un regard intéressant sur les acteurs, sur les hommes. Je parle de moi parce que je suis un homme, et je trouve ça très agréable. On se sent filmé, on se sent aimé, parfois plus qu’avec un homme. Mais cela n'engage que moi !

    Jean-Charles Chagachbanian : Je trouve qu’il y a forcément une différence. Il y a une sensibilité qui est beaucoup plus présente sur une journée de travail. Pas forcément dans la réalisation, mais dans l’approche avec les acteurs. Je ne dis pas que les hommes sont tous des égoïstes et les femmes sont toutes douces, mais il y a quand même une tendresse qui est plus là.

    Parce qu’elles vous laissent plus de liberté dans le jeu ?

    Didier Cauchy : D’abord, on est content de la retrouver le matin, et puis on se sent aimé. Il y a un sourire, il y a un bisou, il y a merci. Je fonctionne à l’affectif. Si je n’ai pas d’affect sur un tournage, je suis malheureux. On fait ce métier pour ça, il ne faut pas se voiler la face. Je pense qu’il y a une carence sentimentale et affective évidente chez les gens qui font notre métier. Et quand on retrouve ça sur un tournage, ça me plaît, parce que j’en ai besoin.

    Diffusion du lundi au vendredi à 9h55.

    Propos recueillis par Victoria Truong à Paris le 30 Mai 2012

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