Passionné par tous les cinémas, mais surtout celui de David Lynch, réalisateur en devenir tout droit sorti de l'ESRA Paris, écrit sur Silence Action depuis 2010.
Et une nouvelle déception procédant pourtant d'un grand nom du cinéma : avec Cosmopolis, David Cronenberg livre un long métrage abscons et froid, adapté d'un roman de Don DeLillo. Dans un New York où le capitalisme touche à sa fin, le spectateur est invité à suivre les divagations d'Eric Packer, un golden boy interprété par Robert Pattinson, au visage fermé et au jeu introverti. A bord de sa limousine, la peur d'un assassinat et des problèmes économiques se relaient. Le film dégage une étrange sensation d'artificialté désagréable, nourrie par les interventions de personnages dont on ne connait absolument rien. Quelques répliques s'avèrent savoureuses, mais cette balade dans un New York embouteillé se montre assez repoussante par son rythme et son absence totale de vitalité. Un cinéma à l'opposé deA Dangerous Method, grand cru du cinéaste canadien sorti l'année dernière.
Seconde projection de la Sélection Officielle avec Dans la brume, Sergei Loznitsa. Ce drame qui se déroule en Biélorussie au cours de la seconde guerre mondiale montre le destin de trois russes, résistants, lors de l'occupation allemande. Film contemplatif, étudiant autant le karma que l'horreur de la guerre, Dans la brume est une oeuvre profondément pessimiste, marquée par l'abandon de soi que l'on trouvait déjà dans My Joy. Avec des interprétations réussies et ses cadrages soignés, ce nouveau film Loznitsa aurait pu être remarquable s'il n'était pas aussi long (un peu plus de 120 minutes).
Pour conclure avec du cinéma, Hemingway & Gellhorn était diffusé en séance spéciale, en compagnie de l'équipe du film, comprenant Nicole Kidman et Clive Owen, tous deux campant leur personnage historique avec brio, au point de gommer la médiocrité de la mise en scène. Ce double biopic romancé, aux effets de style souvent maladroits – intégration des acteurs à des images d'archive – séduit aussi grâce au caractère de ces écrivains/journalistes d'exception, dépêchés sur de terribles conflits au quatre coin du monde. Si la seconde partie, portée sur la relation sentimentale entre Hemingway et Gellhorn crée un véritable trouble dans le rythme, on peut saluer de le travail de Kaufman pour avoir dynamisé l'ensemble de son récit. Fin de projection sous les applaudissements ; Kidman et Owen s'enlacent : encore des instants de magie cannoise !
Demain, je tenterai de découvrir les films Mud, Final Cut et Maniac.