Mon compte
    Cannes 2012 : zoom sur "Mud", de Jeff Nichols [Compétition]

    Lauréat du Grand Prix de la Semaine de la Critique l'an passé pour "Take Shelter", Jeff Nichols revient sur la Croisette en compétition avec "Mud", projeté en toute fin de festival. De quoi retourner un jury ?

    Avec Shotgun Stories et Take Shelter, le tout jeune Jeff Nichols (33 ans) avait déjà fait la preuve qu’il est l’un des plus brillants représentants de la génération montante américaine. Si son troisième film se déploie sur un tempo semblable, s’ancre de nouveau dans une Amérique provinciale (l’Arkansas natal du cinéaste et le delta du Mississipi) tout en renouant avec la thématique familiale, il baigne cependant dans un autre climat, moins crépusculaire et plus tendre, serait-on tenté de dire : conte inquiet et romantique, itinéraire souvent bouleversant et parfois violent d’un enfant à la recherche de l’amour véritable dans un monde imparfait, habité par la présence obsédante de la nature, Mud voit l’héritier plus ou moins estampillé de Terrence Malick (et résident d’Austin, comme le maître) diriger le jeune acteur de The Tree of Life (Tye Sheridan) dans un film qui évoque régulièrement (outre Tom Sawyer/Huckleberry Finn, La Balade sauvage ou Stand by Me) Un monde... parfait de Clint Eastwood, tant par sa charge émotionnelle que par son sujet - la rencontre de deux enfants et d’un semi-vagabond traqué et charismatique, interprété par Matthew McConaughey.

    Au-delà de la prestation irréprochable du casting, où l’on retrouve également le mythique Sam Shepard ou l’acteur fétiche du cinéaste, Michael Shannon, c'est la réalisation de Nichols qui une nouvelle fois captive, illuminée par une photo sublime. Avec Mud, projet de longue date que le réalisateur avait en tête avant même de tourner Shotgun Stories et Take Shelter, la compétition se clôt sur une œuvre qui assume son (inattendu) classicisme, peut-être le seul film américain en compétition susceptible d'être récompensé par le président Nanni Moretti.

    Tout sur le film

    Un extrait du film :

    A.G.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top