Traumatisé dès son plus jeune âge par le 7ème art, écrit et parle devant une caméra sur CloneWeb.
Les Marches.
Les fameuses, célèbres, tant redoutées et fantasmées marches de Cannes.
22H10, costume sur le dos, tiré à 4 épingles, nous étions prêts à fouler le tapis rouge le plus célèbre de la planète. Séance de 23h oblige, le prestige était un peu moins à son comble, puisque la projection avec l’équipe avait eu lieu juste avant, et nous avons pu les voir sortir sur le coin du palais, avec un mini photocall dédié et une horde de curieux hurlant le nom de chaque star à leur passage. L’avalanche de flashs est telle que j’imagine que les acteurs ont une formule magique pour ne pas plisser des yeux systématiquement. Une fois sur le tapis, nous avons pris quelques photos, avant de rentrer dans l’immense salle du Grand Théâtre Lumière, dont la capacité est énorme par rapport à la taille de l’écran. Mais que nenni, la magie ne faisait que commencer, l’écran s’est ouvert, le mini générique de Cannes est apparu et enfin, le cinéma était près à reprendre ses droits.
On parlait de formule magique à l’instant, et justement, Wes Anderson doit en avoir une. Au contraire du dernier film de sa grande amie Sofia Coppola, le père Wes arrive à la fois à imprimer son Moonrise Kingdom de sa patte unique, avec des compositions de cadre larges et d’une précision dingue, des travellings enlevés et un sens du détail assez démentiel (ce plan de feux d’artifices avec Edward Norton...). On baigne dans son univers à tel point qu’il pourrait se parodier sans qu’on se rende compte, mais le bougre arrive encore à nous avoir grâce à une histoire d’amour d’une simplicité apparente et qui pourtant parvient à mettre le doigt sur l’injustice de l’enfance et la puissance des sentiments qu’on peut ressentir alors. Moonrise Kingdom, c’est un délicat moment de poésie plein de mélancolie, et dont on ressort le cœur réchauffé. Pour commencer les festivités, admettez que c’est plutôt pas mal (et courez le voir aussi.)
Jeudi 17 mai, 8h45 : le temps de se remettre sur pattes après nos premières émotions cannoises, et nous voilà déjà partis pour la Quinzaine des Réalisateurs et son ouverture alléchante : The We and the I de Michel Gondry en présence de l’équipe.
Sorte de docu-fiction étonnante de la part du réalisateur, on y suit le parcours d’adolescents américains à la sortie du dernier jour de cours de l’année et leur trajet en bus. Démontrant la hiérarchie imposée et les rôles de chacun dans l’environnement scolaire, le film qui se passe intégralement dans le bus voit défiler une heure durant une succession de vacheries, cruauté sans nom, avant de découvrir certains des personnages plus en profondeur lorsque le bus se vide petit à petit et qu’ils sont disposés à faire tomber les masques. Intéressant dans sa démarche mais laborieux dans son déroulement, le tout ne prend réellement qu’à la fin, et on a bien du mal à comprendre ce qui a pu motiver à ce point Gondry pour le réaliser en parallèle de Green Hornet.
Après une après midi sympathique ponctuée par notre deuxième montée des marches pour le Audiard nous avons pu nous rendre à la soirée d’ouverture de la Villa Inrocks grâce à notre ange gardien de chez AlloCiné.
Lieu de soirée prisé de la croisette, l’endroit donne sur une magnifique cour en plein air avec bars, scène de concert et même un stand à hot dogs. Pour ouvrir la chose comme il se doit, Gossip a donné un concert fort apprécié du public, dans lequel on pouvait croiser Jean-Paul Gauthier en train d’applaudir pleinement ses chouchous ou encore le très sympathique Xavier Gens à qui on a pu toucher deux mots. Une fois le show énergique mené par Beth Ditto, C2C a engagé un DJ set pour le moins percutant et funky à souhait. Un doux régal, dont nous nous sommes délectés avant de revenir à pied sur la croisette pour se calmer avant une journée demain qui, normalement, devrait donner lieu à 4 projections !