Le Festival de Cannes, c'est bien. Le Festival de Cannes avec le sourire, c'est mieux. En choisissant le nouvel opus de Wes Anderson pour lancer les festivités de ce cru 2012, un an après le Minuit à Paris de Woody Allen, les organisateurs optent pour une nouvelle entrée en matière pleine de légèreté. Car Moonrise Kingdom respire la bonne humeur avec en lui tout ce qui donne au cinéma d'Anderson, de A bord du Darjeeling Limited à La Vie aquatique, sa saveur si particulière : décalage, sens de l'absurde, affection pour les personnages excentriques, poésie et mélancolie, le tout sans se départir d'une once de gravité.
Anderson chez les scouts...
Pour sa toute première venue sur la Croisette, Wes Anderson propose une virée chez les scouts, dans la Nouvelle-Angleterre des années 60. En donnant la vedette à deux enfants qui, par amour, décident de fuguer pour vivre leur passion, l'Américain jongle comme souvent entre le sérieux du monde adulte et la fantaisie propre au monde des enfants. Il offre comme toujours des partitions étonnantes à ses comédiens : les nouveaux venus dans son univers Bruce Willis et Edward Norton côtoient les habitués que sont Bill Murray ou Jason Schwartzman. Seconde collaboration de Wes Anderson avec Roman Coppola comme scénariste, le film, par sa portée universelle, pourrait réussir le pari de réjouir les habitués du cinéaste tout en convertissant les autres.
Clément Cuyer
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