Depuis 2004, Bernard Blancan (Indigènes, Hors-la-loi, Cache-cache, No Pasaran...) écrit au jour le jour et raconte les castings, les tournages, les propositions, les rencontres, les bonnes surprises et parfois les mauvaises.... Bref, dans ce journal de bord, d'abord publié sous la forme d'un blog (www.blancan.org), et aujourd'hui devenu un ouvrage, l'acteur raconte le "hors champ", tout ce qui entoure chaque projet et faisant partie du quotidien d'un comédien.
Ce premier tome se focalise sur la période 2004-2006 (un 2e tome est donc en prévision) et revient notamment sur l'aventure cannoise de Bernard Blancan, lors de la sélection en compétition officielle d'Indigènes de Rachid Bouchareb. Bernard Blancan est en effet "l'inconnu" de la bande (Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem et Sami Bouajila) comme il se surnomme et a remporté le prix d'interprétation masculine (collectif) pour le film. Pour Allociné, Bernard Blancan revient sur la sortie du livre et nous parle de ses futurs projets.
Allociné : A quand remonte le projet de publier ce livre ? Aviez-vous imaginé en créant votre blog qu’il deviendrait un jour un livre ?
Bernard Blancan : Le blog, je l’ai créé en 2004 pour mettre le lecteur en phase avec la réalité de ce qu’est un comédien. Témoigner au présent simple, démystifier. Petit à petit, je me suis dit que ça ferait de la matière à des mémoires, pour mes vieux jours. Et puis un éditeur est venu à moi pour me proposer de publier sur papier.
Sauf erreur, vous avez publié in extenso votre blog, sur une période donnée. Aviez-vous la tentation de couper des passages ? Ou même de reprendre le contenu du blog pour en faire une version romancée ?
B.B. : L’idée de l’éditeur était de publier la matière brute. C’est cette approche qui l’intéressait. Mais lorsque j’avais retranscrit le blog 2004/2006 (il y a plusieurs années), j’avais enlevé quelques éléments, adouci quelques passages, supprimé quelques noms ou situations peu flatteuses pour les autres. Si j’avais décidé moi-même de l’éditer, j’aurais sans doute réécrit.
Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez relu votre blog ?
B.B. : En relisant, je lis aussi le hors champ, ce qui est entre les lignes. De façon très pragmatique, j’ai constaté que je tournais déjà pas mal avant Indigènes. Et que mon regard n’a pas vraiment changé sur le monde du cinéma. Ludique, futile et impitoyable.
Il est assez rare pour un comédien de se livrer aussi librement. Avez-vous eu des retours de vos confrères sur votre démarche ? Comment cela est-il perçu ?
B.B. : Déjà le blog est vécu de façon très contrastée. Certains me sont reconnaissants de raconter des réalités dans lesquelles ils se reconnaissent. D’autres sont plutôt dans l’idée qu’il faut taire ces choses, laisser penser et imaginer les autres à partir des légendes, sans faire de vague, en s’effaçant. J’ai fait ce choix bizarre, dérangeant et peu stratégique de raconter. Ça reste très soft, de toute façon.
Envisagez-vous de publier la suite ? Quels sont vos autres projets (côté livre et côté ciné-télé) ?
B.B. : La suite est prévue. Mais comme la matière est plus importante, elle sera raccourcie, retravaillée. Sinon, je viens d’achever un documentaire, Retour aux sources, qui raconte ma rencontre avec mon père biologique et sourcier. Un bouquin que m’avait commandé Eyrolles vient de sortir, Secrets de sourciers, dans lequel je révèle ma facette sourcier-magnétiseur rationaliste. Je vais réaliser cette année un court-métrage et plus tard, un documentaire en rapport avec le cinéma. Côté acteur, je termine un tournage anglais pour Christopher Granier-Deffere, vais tourner dans Landes de François Vives, pour le cinéma aussi, ainsi que dans le prochain long de Philippe Fernandez. J’attends d’autres réponses, comme toujours...
Propos recueillis par Brigitte Baronnet
Blancan - Journal d'un comédien (I. 2004-2006 / Du footing aux Palmes) auteur : Bernard Blancan, paru aux éditions Jacques Flament, collection Air du temps, 16,90 euros.
www.blancan.org