Accusée de violation des droits d'auteur, Megaupload, la plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct ou en streaming, a été désactivée ce jeudi soir, et des serveurs informatiques hébergeant des données liées à son fonctionnement ont été saisis. Bruxelles n'a pas tardé à réagir par l'intermédiaire de la commissaire européenne en charge des nouvelles technologies Neelie Kroes. Celle-ci a jugé "mauvais" les projets de loi antipiratage aux Etats-Unis et la décision de fermer Megaupload.com.
"Nous n'avons pas besoin d'une mauvaise législation mais plutôt de protections pour un réseau ouvert", a-t-elle affirmé dans un message sur son compte tweeter en référence au SOPA, le projet de loi antipiratage en discussion aux Etats-Unis pour renforcer la protection des droits d'auteurs. "La réglementation sur l'internet doit être efficace, proportionnée et préserver les bénéfices d'un réseau ouvert", a-t-elle estimé dans un second message en réaction à la fermeture de Megaupload. "Les excès de vitesse sont illégaux, mais on ne place pas des ralentisseurs sur une autoroute", a-t-elle commenté dans un troisième message. Ces trois commentaires sont "officiels et sont faits sur le site tweeter officiel de Mme Kroes", a confirmé son porte-parole. Les prises de position servent à "ouvrir un débat européen", mais "aucune action n'en découlera", a-t-il insisté.
Jérémie Zimmermann, cofondateur de l'association La Quadrature du Net, a pour sa part déclaré : "Les Etats-Unis font clairement de l'ingérence dans l'architecture d'internet pour aller jusque dans d'autres pays (...) De nouveaux sites Megaupload vont très certainement rouvrir sur des noms de domaine inatteignables par les Etats-Unis".
G.M. avec AFP