Au moment même où les russes s'apprêtent à se rendre aux urnes dimanche, sans enthousiasme, pour leurs élections législatives, on apprend sans surprise que le documentaire Khodorkovski, qui retrace le destin de l'ex-oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski, est sorti dans les salles jeudi en Russie dans seulement une poignée de cinémas. La plupart ayant refusé de le diffuser à la veille des législatives, notamment en raison de pressions, estiment les distributeurs.
Le film, dont le slogan publicitaire en Russie "Khodorkovski sort le 1er décembre" ne manque pas d'ironie, retrace l'histoire de l'ancien homme le plus riche du pays, emprisonné depuis 2003. Condamné un première fois en 2005 pour vol de pétrole et blanchiment à huit ans de camp, sa peine a été portée à un total de 14 ans à l'issue d'un second procès, avant d'être réduite à 13 ans en appel. "Nous espérons qu'après les élections, les cinémas vont retrouver leur bon sens", a déclaré à l'AFP Nadejda Smirnova, porte-parole du distributeur russe Kinoclub. A l'issue des législatives de dimanche, le parti Russie unie du Premier ministre Vladimir Poutine, qui ne cache pas sa profonde aversion à l'égard de l'ex PDG de Ioukos, est quasi assuré de conserver la majorité absolue à la Douma (chambre basse).
La présentation officielle du documentaire, en présence du réalisateur Cyril Tuschi, doit avoir lieu vendredi dans un cinéma détenu par la ville, dans le centre de Moscou, dans le cadre d'un festival organisé avec le ministère de la Culture. A Moscou, seuls un restaurant et une galerie d'art ont confirmé jusqu'ici la diffusion du documentaire, ainsi que 13 cinémas dans les régions, selon le site de Kinoclub. Vu la taille du pays, cela ne pèse effectivement pas bien lourd...
Retrouvez ici notre interview de Cyril Tuschi, réalisateur du documentaire Khodorkovski
OP avec AFP
