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    Décès du réalisateur Michael Cacoyannis

    Le cinéaste qui porta à l'écran "Zorba le Grec" est mort ce lundi matin à Athènes.

    Bien qu'il ait donné dans la coproduction internationale, il était "le cinéaste par excellence de la Grèce" *. Âgé de 89 ans, Michael (Mihalis, en grec) Cacoyannis s'est éteint ce lundi matin à l'hôpital Evangélismos, dans le centre d'Athènes, où il était hospitalisé depuis dix jours, nous apprend l'AFP.

    Le réalisateur de Zorba le Grec avait débuté sur la scène anglaise durant ses études à Londres au tournant des années 1940-1950 : son père avait envoyé le jeune homme outre-Manche pour qu'il y devînt avocat, mais après avoir oeuvré à des programmes en langue grecque pour la BBC durant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Cacoyannis se tourne finalement vers le théâtre et entre au Old Vic avant d'accomplir une brève carrière d'acteur et de metteur en scène sur les planches.

    Faute de pouvoir faire son trou comme réalisateur en Grande-Bretagne, ce Chypriote revient à Athènes en 1953 et y entame sa carrière cinématographique avec Le Réveil du dimanche la même année. Deux ans plus tard, il dirige Melina Mercouri (pour ses débuts à l'écran) dans Stella. Suivront plusieurs longs métrages avant Electre, adaptation de la tragédie d'Euripide interprétée par Irène Papas (actrice fétiche), qui reçoit le prix de la meilleure transposition cinématographique et le grand prix de la Commission supérieure technique du cinéma français en 1962 au festival de Cannes - Croisette sur laquelle le cinéaste a présenté à six reprises ses films en compétition.

    Vient en 1964 Zorba le Grec, son film le plus fameux, tiré du livre de Nikos Kazantzakis et porté par Anthony Quinn, sur une musique de Mikis Theodorakis, monument qui remporta en son temps trois Oscars. Parmi ses oeuvres postérieures, citons notamment trois adaptations : deux qui viennent compléter une trilogie tirée des antiques tragédies d'Euripide (Les Troyennes en 1971, dans lequel il dirige Katharine Hepburn et Vanessa Redgrave, et Iphigénie en 1977), et l'autre plus récente de Tchekhov (La Cerisaie, 1999, dernier film de Cacoyannis dans lequel il retrouvait l'acteur Alan Bates). Le réalisateur avait ensuite cessé de tourner, et se consacrait depuis à sa fondation culturelle athénienne.

    "C'était le cinéaste qui a amené le cinéma grec à une certaine maturité", a estimé lundi Michel Demopoulos, critique de cinéma, ancien directeur du festival de cinéma de Salonique qui avait rendu en 1995 un hommage particulier à Cacoyannis pour l'ensemble de son oeuvre.

    AG

    *Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma, Bouquins, Robert Laffont.

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