Tout sur le Festival de Cannes 2011
De quoi ça parle ?
l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre...
Le réalisateur
C'est bien simple : depuis son premier long métrage, Element of crime en 1984, le Danois a présenté tous ses longs métrages (on parle uniquement des films de cinéma) à Cannes, à l'exception de Le Direktør. Prix du jury pour Europa en 1991, il fait partie des favoris pour la Palme avec Breaking the Waves, mais il doit se contenter de la Médaille d'argent, le Grand Prix. Les Idiots font beaucoup parler en 1998 (le Dogme, souvenez-vous...), mais le film repart bredouille. Il obtiendra cette Palme d'or tant désirée en 2000 grâce au mélo musical Dancer in the Dark, qui fait fondre le jury de Luc Besson. La tornade Björk décroche le Prix d'interprétation, une récompense que décrochera en 2009 la téméraire Charlotte Gainsbourg pour sa prestation dans le controversé Antichrist.
Que retenir ?
Avec Melancholia, Lars von Trier n'a pas suscité de scandale (il s'est bien rattrapé en conférence de presse, voir notre article). Mais encore une fois, il ne devrait pas faire l'unanimité : plans très travaillés, sentiments exacerbés, le tout accompagné par du Wagner... On est d'accord, le Danois fait le choix d'un cinéma over the top. Il serait toutefois trop facile de se débarrasser comme ça d'un film aussi ambitieux, d'une beauté plastique souvent stupéfiante. Divisé en deux parties (après un prologue lyrique en diable, qui donne le ton), Melancholia nous convie d'abord au diner organisé par Claire (Charlotte Gainsbourg) en l'honneur du mariage de sa soeur Justine (Kirsten Dunst). Une fête qui tourne au règlement de comptes, façon Festen fastueux : cruel et réjouissant, ce premier segment fait défiler un casting classieux : Kiefer Sutherland, Stellan Skarsgard, Charlotte Rampling, Brady Corbet, John Hurt... Des comédiens venus d'horizons différents, qui se confrontent comme des planètes entreraient en collision. Lars Von Trier s'intéresse tout particulèrement à l'opposition (pas si forte que ça, en réalité) entre les deux soeurs, Justine la dépressive et Claire l'inquiète. Dans la deuxième partie, centrée sur la menace de destruction de la Terre (causée par la planète Melancholia qui se rapproche dangereusement...), la première garde son calme tandis que la seconde est ravagée par l'angoisse -et ce coup-ci, il ne faut pas compter sur Kiefer pour sauver le monde. Au terme de ce voyage élégiaque, bien des questions resteront en suspens, mais notre souvenir de Melancholia ne devrait pas s'éteindre de sitôt. Après tout, nul besoin d'avoir un diplôme d'astronomie pour être émerveillé par le spectacle d'une nuit étoilée.
La scène
Plutôt que de décrire une scène, évoquons un plaisir tout simple de cinéphile : voir sur le même plan les visages de Kiefer Sutherland et Charlotte Gainsbourg (mari et femme dans le film) : à eux deux, combien de mythologies ?
JD
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