La révolte gronde au pays de l'Or noir... Tarak Ben Ammar, le producteur du nouveau film de Jean-Jacques Annaud, doit en effet faire face à un mouvement social émanant du Syndicat national des techniciens et travailleurs de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT). Cet organisme reprocherait à l'éminent homme d'affaires, dirigeant de la société Quinta Communications, d'avoir embauché une partie de l'équipe technique française par le biais d'un producteur exécutif tunisien dans le seul but de contourner le droit français et ainsi d'obtenir une exonération de charges sociales. Une mesure économique qui aurait aussi pour conséquence de priver les salariés de leurs droits Assedic.
Tarak Ben Ammar s'est défendu d'une telle interprétation auprès de nos confrères du Parisien : « Je me suis conformé à la loi. Je n’avais pas le choix : lorsque vous tournez un film presque exclusivement en Tunisie, vous êtes obligé de faire appel à une société tunisienne. Ensuite, j’ai fait venir entre trente et quarante des meilleurs techniciens français avec des salaires élevés : entre 2 000 et 3 000 € par semaine en moyenne pendant 25 semaines ! Ils étaient au courant de la législation. Je suis conscient de la gêne occasionnée pour eux, mais je n’ai fait que respecter la loi ! »
Le CNC saisi...
Le SNTPCT ne s'est pas contenté d'exprimer son indignation face à de telles pratiques de dumping social. Il a également contacté le CNC qui doit bientôt décider si, oui ou non, Or noir peut bénéficier d'un agrément en tant qu'oeuvre française, un soutien financier qui équivaudrait à 221 000 € pour un million d'entrées. Dans l'immédiat, la commission d'agrément a jugé que non. Le CNC suivra-t-il cet avis ? Réponse dans les semaines prochaines.
G.M. avec Le Parisien