AlloCiné: Etiez-vous à la recherche d’une série quand "Castle" est arrivée?
Susan Sullivan : Vous savez, quand on fait ce métier, et je le dis à tous les acteurs, il faut toujours être prêt. Je jouais dans une pièce de théâtre et mon personnage ressemblait beaucoup à celui de Castle. Les acteurs veulent jouer, c’est tout ce qui compte. Et ce rôle est parfait, puisque à ce moment de ma carrière, j’aime travailler seulement quelques jours par semaine. Mon personnage vient, dit des répliques pleines d’esprit et s’en va.
Etes-vous réellement assez âgée pour jouer la mère de Nathan Fillion ?
Susan Sullivan : Oh, ça c’est une bonne question. On va dire que mon personnage a commencé tôt.
Est-ce que vous avez vous aussi des enfants qui font des choses scandaleuses comme Castle ?
Susan Sullivan : Non, mais j’ai une maman. Je m’inspire pas mal d’elle. L’année dernière, après avoir tourné le pilote de Castle, j’ai joué dans une pièce à New-York, et j’habitais avec ma mère. C’est ce qui m’intéresse dans ce rôle. Je veux que les gens se disent « Oh, c’est donc comme ça que l’on arrive à rester actif malgré l’âge ». C’est un peu un hommage à ma mère. J’ai vécu six mois avec elle, et j’ai découvert que j’étais exactement comme elle. Un vrai choc ! Mais je crois que nous sommes tous comme ça et c’était intéressant. J’ai donc appris beaucoup sur moi-même en jouant ce personnage.
Est-ce que votre mère réagit envers vous de la même manière que Martha agit envers Rick ?
Susan Sullivan : Oui elle est un peu comme ça. Mon père était le plus critique mais il est décédé. Quand on commence à critiquer, c’est très dur de s’arrêter.
Comment se passe votre relation grand-mère/petite fille dans la série?
Molly C. Quinn: J’adore ça. J’aime beaucoup Susan en tant que personne et en tant qu’actrice.
Susan Sullivan : Je n’aime pas le terme « grand-mère ». J’aimerais qu’ils l’adoucissent un peu parfois mais ils insistent pour le garder (rires).
Molly C. Quinn: On voudrait un terme un peu plus chic. Parce qu’elle n’a pas envie d’être une grand-mère, elle ne se voit pas comme une vieille femme. Elle n’a pas d’enfants, elle est plus jeune que son personnage.
Susan Sullivan: J’adore Molly. Je n’ai pas d’enfants dans la vraie vie et c’est donc l’un des vrais privilèges quand on fait ce métier. On est avec tous ces enfants merveilleux qui rentrent ensuite chez eux et quelqu’un d’autre s’occupe d’eux. Et Molly est brillante, charmante, belle et intelligente.
Ressemblez-vous à Alexis?
Molly C. Quinn: Alexis a un an de plus que moi.
Avez-vous l’impression que vos personnages fonctionnent comme un duo dans la série ?
Susan Sullivan :Oui, nous sommes comme un chœur grec, une vraie équipe.
Molly C. Quinn: Je suis d’accord. Nous sommes une vraie équipe, et même si le duo peut sembler dysfonctionnel, nous sommes très complémentaires.
Vous tournez à Los Angeles mais l’action se passe en fait à New-York. Est-ce compliqué pour vous de faire semblant?
Susan Sullivan : Je suis une vraie new-yorkaise donc cela me convient parfaitement. Je crois qu’il y a un rythme propre à New-York dans lequel je me reconnais. Mais Molly est une petite texane, n’est-ce pas ?
Molly C. Quinn : C’est vrai. C’est très intéressant, puisque j’ai quitté le Texas pour Los Angeles et on doit faire semblant d’être à New-York. On a tourné le pilote à New-York et c’était immense. Je n’y avais jamais été et cela m’aide beaucoup pour tourner maintenant, puisque je connais les endroits dans lesquels nous sommes censés nous trouver. Il y a une vraie différence entre là-bas et ici au niveau du rythme et de l’état d’esprit.
Avez-vous eu des problèmes avec votre accent au début ?
Molly C. Quinn: Non, je n’ai jamais eu d'accent. Mais j’avais des troubles de l’élocution.
Susan Sullivan : Vraiment ?
Molly C. Quinn : Oui. Et j’ai dû aller chez un orthophoniste. J’avais des problèmes à prononcer les T et les S.
Susan Sullivan : Tu as commencé tôt dans ce métier ?
Molly C. Quinn : J’ai pris des cours de théâtre quand j’avais 7 ans, mais ce n’était pas vraiment "être dans le métier". J’adorais ça. Je fais partie d’une grande famille et cela me permettait d’être quelqu’un d’autre, c’était drôle. J’avais beaucoup d’imagination mais je n’ai vraiment commencé qu’à l’âge de 13ans. J’ai étudié à Dallas avant de venir ici. Je connaissais la méthode Uta Hagen dès mes sept ans. Ce n’est pas quelque chose qui s’est fait rapidement, j’ai beaucoup travaillé pour en arriver là.
Quel est votre épisode préféré de "Castle" depuis le début ?
Susan Sullivan : J’aime bien le fait que Martha soit devenue coach, j’espère qu’ils vont garder cette idée. J’ai beaucoup d’amies actrices qui se sont reconverties en coach parce qu’elles ne trouvaient pas de travail.
Molly C. Quinn : C’est une question difficile. Le bal de promo dans la première saison était amusant. Mais j’aime quand Alexis est impliquée dans les enquêtes, quand elle participe. Ma scène préférée est probablement dans Little Girl Lost. Elle se réveille et parle du lapin avec son père. C’est un moment très tendre et ça montre vraiment qu’elle s’intéresse sincèrement à ce qu’il fait.
Susan Sullivan : Ce qui est intéressant, c’est qu’ils utilisent la vie privée de Castle comme un complément de ses enquêtes. Parfois, un événement de sa vie privée va lui permettre d’éclairer un mystère, souvent de manière inconsciente. Notre scénariste est très intelligent.
Molly C. Quinn : Nos scénaristes !
Susan Sullivan : Oui mais c’est surtout le concept d’Andrew Marlowe.
Pensez-vous que la fonction de vos personnages est de montrer un différent aspect de la personnalité de Castle?
Susan Sullivan : Oui cela arrondit les angles.
Molly C. Quinn : Ça montre qu’il a une vie de famille, et qu’il n’est pas un méchant personnage.
Susan Sullivan : C’est intéressant qu’ils explorent aussi sa vie de famille. Cela fait toujours écho, d’une certaine manière, à l’enquête qu’il mène. C’est donc amusant pour les gens de savoir ça.
Parlez-nous de votre collaboration avec Nathan Fillion…
Susan Sullivan : Je l’adore (rires). Quand une série dure longtemps, ce qui compte vraiment c’est ce que l’on découvre de l’acteur avec lequel on joue. Je ne parle pas du personnage mais bien de la personne. Et cela peut vite évoluer. Nathan est charmant, espiègle, impertinent, gentil et attentionné.
Molly C. Quinn : Il est vraiment comme ça. Tu l’as bien décrit, je n’ai rien à ajouter. Je suis vraiment tombée sous son charme et l’alchimie a tout de suite fonctionné. Il fallait que je travaille avec lui ! Et j’ai eu cette chance, j’ai pu rencontrer Susan et tous les autres acteurs. Nathan est une perle.
Quelque chose d’autre à ajouter?
Molly C. Quinn : Castle est la meilleure série du monde.
Susan Sullivan : Oui. Et faites attention à la mère !