Sandy Bridge. Un nom pas franchement glamour et pour tout dire un peu vilain, qui rappellerait presque une histoire de bridge dentaire. Sauf qu'il s'agit pourtant du nom de code de la prochaine génération des micro-processeurs développés par le géant américain Intel. Présenté en fanfare au CES de Las Vegas qui se déroule en ce moment même (la grande messe annuelle des fabricants d'électronique), ce micro-processeur jugé plus sûr et avec un rendu d'image plus riche est vu par les milieux du cinéma comme la solution pour développer la diffusion de films en ligne.
Warner Bros. sur les starting-Blocks
Jusqu'à présent, Warner Bros avait évité de mettre en ligne des films en haute définition ou en 3D, par peur du piratage. "Vous nous avez retiré cette excuse. Sandy Bridge nous permet de diffuser nos contenus sur une base mondiale" a déclaré le président de Warner Bros Home Entertainment, Kevin Tsujihara, lors de la présentation d'Intel au CES de Las Vegas. Du côté du fabricant de Hardware, on ne tarit évidemment pas d'éloges sur son nouveau bébé. "c'est le meilleur produit que nous ayons jamais construit" a ainsi affirmé son directeur général Paul Otellini, promettant un rendu de haute qualité de jeux, d'image et de films au moment où ces divertissement sont de plus en plus sont consommés en ligne et sur ordinateur.
Dispositif anti-piratage imprimé
Ces puces, qui intègrent des capacités graphiques souvent ajoutées aux produits d'Intel au lieu d'y être intégrées d'entrée, équipent déjà toute une série d'appareils, des téléphones, des ordinateurs de bureau et des ordinateurs portables, présentés cette semaine au CES. Outre Warner Bros, plusieurs studios de cinéma, comme la 20th Century Fox et DreamWorks, ont travaillé avec Intel pour l'aider à imprimer un dispositif antipiratage dans Sandy Bridge, ce qui pourrait marquer l'avènement d'un nouveau mode de diffusion des films. Ces studios proposeront leurs films pour diffusion dans les ordinateurs équipés de Sandy Bridge via des services de diffusion en ligne comme Cinema Now. Les images pourront ensuite être re-routées de l'ordinateur au téléviseur. "Notre partenariat avec Intel est une occasion déterminante d'offrir aux consommateurs nos contenus les plus précieux dans un environnement sûr" a pour sa part commenté Mike Dunn, PDG de la 20th Century Fox.
Le règne du consom'acteur
Intel estime que cette innovation rencontrera un franc succès auprès du grand public, principal vecteur de croissance du marché informatique. "Le consommateur est roi" et c'est lui que vise Sandy Bridge, car "il s'agit de consommation et de production de contenus numériques", a expliqué Shmuel Eden, le vice-président d'Intel. Au-delà du cinéma, les puces Sandy Bridge sont assez puissantes pour gérer des systèmes de reconnaissance gestuelle, ce qui est prometteur pour le secteur des jeux vidéo. De quoi tailler des croupières à Microsoft et son Kinect, ou bien travailler en bonne synergie avec lui ? "Nous avons enfin assez de puissance informatique pour livrer de l'interaction en temps réel entre nous et l'ordinateur", a dit M. Eden. "Bientôt, on pourra saisir (l'image) de mon visage, et je pourrai être le héros - certains diront le méchant - du jeu vidéo", aurait-il ajouté sur le ton de la plaisanterie. Et de se lancer dans des promesses un peu incantatoires : "les avancées permises par Sandy Bridge sont telles que d'ici deux à quatre ans, les claviers auront l'air tellement dépassés qu'ils sembleront venir du Moyen Age. Dans peu de temps, on ne saura plus si on est dans le monde réel ou le monde virtuel". Reste que le géant du Hardware espère générer cette année la somme astronomique de 125 milliards de dollars de chiffre d'affaires pour le secteur des ordinateurs, grâce à son innovation. Un bridge en or massif incrusté de diamants donc.
OP avec AFP