Jean-Luc Godard a l'habitude de faire Bande à part. En mai dernier, il n'était pas allé à Cannes où était projeté son dernier long métrage Film Socialisme, en invoquant avec son humour si particulier "des problèmes de type grec". Ce week-end, il ne s'est pas rendu à Hollywood où lui était remis un Oscar d'honneur (statuettes qui étaient auparavant décernées lors de la Cérémonie des Oscars). En septembre, sa compagne Anne-Marie Miéville avait prévenu, dans une interview à The Australian : "Jean-Luc n'ira pas en Amérique, il est trop vieux pour ce genre de chose. Vous feriez tout ce chemin pour un morceau de métal ?" Ajoutons que ces derniers jours, une polémique a éclaté dans la presse américaine autour de déclarations jugées antisémites du cinéaste franco-suisse, qui fêtera ses 80 ans le 3 décembre.
Eloge de Godard
"Son absence ne diminue en rien notre respect et notre estime pour son travail de cinéaste, et je veux que vous sachiez que ce prix représente beaucoup pour lui", a précisé samedi soir Thom Sherak, président de l'Académie, face à un parterre de stars : Robert De Niro, Clint Eastwood, George Lucas, Natalie Portman, Warren Beatty ou encore notre Vincent Cassel national. Au chapitre des hommages, le scénariste Phil Robinson a déclaré : "Godard a changé la façon d'écrire, de réaliser, de tourner et de monter. Il n'a pas seulement bouleversé les règles. Il les a écrasées en voiture avant de repasser dessus en marche arrière pour être sûr qu'elles soient bien mortes". L'académie a distingué, au cours de cette même cérémonie, l'acteur Eli Wallach et Francis Ford Coppola (lauréat du Prix Irvin-Thalberg, qui salue une carrière de producteur).
JD avec Afp