Dans les épisodes précédents...
Après de nombreuses enquêtes étranges et mystérieuses à base de cauchemars, de monstre rampant et souterrain, d'avion fantôme ou d'enfant chauve et décharné, la division Fringe a découvert l'existence d'un monde parallèle, ou réalité alternative, dans lequel la Maison Blanche a été détruite puis reconstruite pour accueillir le président Barack Obama, les Twin Towers du World Trade Center ne se sont pas effondrées, l'ancien président Kennedy n'a jamais été assassiné, mais aussi un monde où se cache William Bell, le fameux ami de Walter Bishop devenu son pire ennemi, dont on a entendu parler toute la saison sans jamais le rencontrer. C'est Olivia Dunham qui a ce privilège puisqu'elle est télé-transportée dans son bureau en plein coeur du New York alternatif. Incarné par Leonard Nimoy, l'ancien Mr. Spock de Star Trek, Bell ne manque pas de charisme mais il cloture la première saison de Fringe sans révéler un seul de ses secrets. La frustration est de mise... Les scénaristes nous font cependant une révélation de la plus haute importance : le Peter que l'on suit depuis une vingtaine d'épisodes n'est pas le vrai Peter mais un autre Peter venant d'un monde alternatif. Ce Peter-là n'a pas conscience qu'il vient de "Là-Bas" et non d'"Ici". En effet, Bell et Bishop ont trouvé un moyen de passer d'un monde à l'autre et Bishop s'en est servi pour aller chercher la version alternative de son fils puisque le sien est mort à l'âge de 8 ans des suites d'une grave maladie. Outre les interrogations sur la réalité alternative, la saison 1 nous laisse donc sur quelques questions cruciales comme le rôle des Observateurs dans toute cette histoire et l'importance d'Olivia.
Saison 2 : entre économies et ambitions
Une des grandes forces de la saison 1 de Fringe résidait dans les scènes d'ouverture de ses épisodes, toujours impressionnantes et étonnantes. A partir de la saison 2, pour des raisons économiques essentiellement, les scénaristes ont dû miser sur toujours plus de bonnes idées mais moins d'effets-spéciaux. Plus de grandes explosions, plus de scènes incroyables comme celle des papillons tueurs de la saison 1, mais des frissons plus subtiles. Le tournage également a déménagé. L'équipe a quitté New York pour Vancouver. Les décors deviennent dès lors plus communs et plus sombres.
D'un point de vue scénaristique, les premiers épisodes ne sont pas à la hauteur des espérances une fois l'euphorie du Season Premiere passé. Olivia revient du monde parallèle dans des circonstances violentes et dramatiques mais ne se souvient plus de ce qui s'est passé "Là-Bas". Elle doit alors faire appel à un curieux gérant de bowling censé lui faire recouvrer la mémoire. Tout cela prends du temps et les réponses se font attendre au grand désespoir des fans. La série est d'ailleurs déplacée de case horaire aux Etats-Unis et perd une partie de son audience. Est-ce parce que les producteurs ont senti le vent tourner que les événements sont passés à la vitesse supérieure ? Possible. A partir de la mi-saison le rythme s'accélère et la série utilise enfin son potentiel énorme. On assiste ainsi à un épisode centré sur Peter qui fait la lumière sur son enlévement du monde parallèle par Walter. Un Walter dont l'état psychologique est plus que jamais approfondi, en offrant des scènes extrêmement émouvantes sans oublier le pouvoir comique du personnage qui n'était plus à prouver. Olivia est naturellement plus en retrait mais reprend petit à petit la place si particulière qu'elle occupait en saison 1. Les scénaristes n'oublient pas qu'il y a toujours eu une attirance mutuelle entre Olivia et Peter et sont bien décidés à explorer la possibilité de les voir en couple bien que le destin les sépare momentanément (ou pour toujours ?) dans le Season Finale.
Le double Season Finale justement permet à Fringe d'embrasser sa destinée avec audace et ambition. On part enfin à la découverte du monde parallèle en profondeur et l'on y rencontre les doubles d'Olivia, de Walter, de Broyles ou encore de Charlie Francis, de retour pour l'occasion après sa mort suprenante en début de saison. Ils ne sont pas les mêmes, surtout Olivia, présentée comme une femme libérée, qui joue plus aisément de son charme et de sa beauté (Anna Torv arbore une perruque du plus bel effet) et pour cause: elle n'a jamais été soumise aux expériences douteuses de Bell et Bishop dans son enfance. Mais la principale révélation de ce dernier épisode, c'est que la série À la Maison blanche en est à sa 11ème saison !
La saison 2 a été riche en épisodes stand-alone de qualité (en opposition aux épisodes mythologiques) parmi lesquels un épisode musical charmant et émouvant, un hommage assumé à X-Files ("Johari Window") qui reprend l'ambiance de la série culte grâce à l'atmosphère brumeuse et inquiétante d'une petite ville perdue peuplée d'habitants mystérieux, ou encore la visite impromptue de Walter à Chinatown où il se perd et nous fait verser quelques larmes. Du grand John Noble !
Dans la saison 3...
A partir de la saison 3, forcée par les événements survenus dans le dernier épisode de la saison 2 avec la captivité d'Olivia, la série change un peu de formule puisque les épisodes se déroulent en alternance soit dans notre Monde soit dans le Monde parallèle avec toujours une enquête à la clé. L'occasion d'approfondir les relations entre Peter et la fausse-Olivia, qui n'a clairement pas froid aux yeux. L'occasion également de comprendre ce que mijote vraiment le faux Walter, prêt à tout pour récupérer son fils. Une grande question reste en suspens malgré un épisode qui leur a été consacré au cours de la saison 2 : qui sont vraiment les Observateurs, quel est leur rôle exact ? Rien n'assure pour l'heure un renouvellement de Fringe pour une saison 4. Il se peut donc qu'il faille conclure en l'espace d'une vingtaine d'épisodes une mythologie riche, et de plus en plus, et complexe.
Il est d'ores et déjà possible de tenter de sauver la série en signant une pétition. Ca se passe par ICI.
Jean-Maxime Renault