AlloCiné: "Mes Colocs" n'est pas simplement une série, c'est aussi un profil Facebook, des relais dans la sphère communautaire... Cette web-série cultive son lien direct avec les fans. Le rapport avec les "téléspectateurs" est plus interactif que pour n'importe quelle autre série...
Leonid Glushchenko: Nous en sommes conscients et nous comptons beaucoup là-dessus. Facebook par exemple développe un lien à différents niveaux: avec les personnages, pour la société qui produit la série et, pour nous, cela nous permet de rester en contact avec les gens, qui nous suivent toutes les semaines et qui publient des commentaires.
Justement, est-ce que vous lisez ce qui se dit sur Facebook ?
Oui, bien entendu, après chaque épisode ou chaque bonus ! Personnellement, je regarde tous les commentaires. C'est vraiment très important car cela me permet notamment de voir si ce que je fais fonctionne, si je suis marrant...
Le fait que "Mes Colocs" soit parrainée par une banque peut jouer contre la série. La suspicion d'une pub déguisée...
Non, non, non. Ce n'est pas vrai. Il y a de la publicité partout, à la télévision, au cinéma, avant chaque film, partout. Ce sont généralement des spots très bien réalisés, intéressants à regarder. En ce qui concerne notre web-série, c'est autre chose. Il y a un petit logo avant chaque épisode, mais c'est tout. Les gens nous suivent, regardent les épisodes parce que la web-série les intéresse, pour les personnages, pour son humour. Personne ne fait attention au sponsor, tout le monde regarde la série pour la série. La pub n'a pas de lien avec le contenu. Mais je suis conscient que la web-série fait de la pub pour la banque.
A travers son travail dans l'univers de la bande-dessinée ou au cinéma avec "Les Beaux Gosses", Riad Sattouf a démontré l'acuité de son regard sur les sujets qu'il aborde. C'est à la fois drôle, juste et sincère. Que pensez-vous de son regard sur "Mes Colocs" ?
C'est tout aussi juste. Les situations proposées dans la série avec les locataires sont sincères, véridiques, sans être simplistes. Les situations présentées pourraient arriver à n'importe quel locataire ! Et c'est aussi pour cela que c'est intéressant à regarder. Riad Sattouf est un réalisateur intéressant, inventif, il propose beaucoup.
Est-ce que justement vous pouvez proposer des choses, des dialogues ? Est-ce que vous pouvez improviser ?
Riad Sattouf écoute ce qu'on lui propose, il nous laisse le champ libre pour l'improvisation. Il nous laisse prendre des libertés avec le texte, jouer avec notre personnage comme on le sent. C'est très stimulant pour les acteurs. Tout se fait sous son contrôle et il a le dernier mot, mais le plus important c'est qu'il nous laisse essayer. Il nous aide beaucoup.
Donc l'idée de vous balader toujours en slip vient de vous... ?
Non bien entendu (rires) ! Cette idée vient de lui. Mais après, nous trouvons ensemble comment nous amuser avec ça.
C'est votre première expérience de comédien en France. Vous avez un peu joué dans votre pays natal, la Russie.
Oui, Mes Colocs est ma première expérience en France. J'en suis très content, cela constitue une belle opportunité pour moi. J'ai bien l'intention de continuer, c'est pour cette raison que je me suis inscrit au Cours Florent (ndlr: célèbre école parisienne de théâtre). Je suis encore danseur au Moulin Rouge, et j'aimerais continuer à danser pendant encore 3 ou 4 ans là-bas, mais mon rêve désormais, c'est de devenir comédien, au cinéma et au théâtre.
Comment conciliez-vous justement votre activité de danseur avec la comédie ? Être danseur, et a fortiori au Moulin Rouge, est assez contraignant...
Quand je suis arrivé à Paris, mon rêve, c'était de devenir danseur au Moulin Rouge. L'année dernière, quand j'ai commencé à sérieusement réfléchir à ma carrière après la danse, je me suis naturellement tourné vers la comédie. C'est mon agence qui m'a appelé pour le casting de Mes Colocs. J'ai pris cela comme un bon signe pour ma future carrière.
On a l'habitude de dire que le fait d'être danseur est un plus pour un comédien parce que la gestion de l'espace, la communication corporelle sont des éléments essentiels du jeu...
La danse, c'est avant tout du jeu à travers le corps, de l'expression corporelle. Quand tu danses, tu joues, tu interprètes un personnage. Le Moulin Rouge, c'est un des plus grands cabarets du monde. Quand tu danses sur cette scène, tu interprètes de très nombreux personnages. Il ne manque qu'une seule chose: la parole. La difficulté réside dans le fait que tu dois exprimer quelque chose, faire parler ton personnage par le corps et les mouvements.
Est-ce que vous tournez "Mes Colocs" en même temps que vos spectacles au Moulin Rouge ?
J'ai cumulé les deux activités lors de la première saison. Pour le tournage de la seconde, j'ai pris fait un break au Moulin Rouge.
Combien d'épisodes tournez-vous par jour ? Quelle est la durée d'une journée de tournage de "Mes Colocs" ?
Une journée débute généralement à 9h et dure jusqu'à 20-21h. Une saison est tournée en 7 jours.
Entre la saison 1 et 2, quels ont été les principaux changements ?
Simon a complètement changé. Maintenant il est ami avec Sasha et c'est un beau gosse (rires) ! Il arrive désormais à séduire des filles, et notamment une jeune et belle femme noire venant de Norvège. Mustapha ne change pas, il est toujours aussi marrant, et ça c'est impeccable ! Valentine est revenue bronzée de ses vacances et c'est impressionnant !
Il y aura une saison 3 ?
On espère ! Cela va avant tout dépendre des audiences. Personnellement, j'aimerais beaucoup.
Lorsque vous êtes arrivé en France, vous avez vécu en colocation. Quelles sont les règles primordiales à appliquer dans ce genre de communauté ?
Il faut absolument respecter les gens avec qui on vit et être respecté en retour. Bien sûr, il faut aussi penser à toujours faire le ménage (rires) et tout faire pour conserver la bonne ambiance ! Mais c'est compliqué. Personnellement, je travaille tous les soirs, je finis toujours après minuit. Lorsque je rentre, j'ai besoin de calme pour me reposer, ce qui allait parfois à l'encontre des envies de mon coloc', qui faisait beaucoup la fête. J'allais toujours lui demander de faire un peu moins de bruit, par respect (rires) ! Afin d'obtenir et de conserver ce respect, il ne faut jamais oublier ce que le coloc' fait comme efforts dans la colocation. Donc la première chose, la règle absolue, c'est le respect. Et être intelligent ! Et faire le ménage (rires) !
Propos recueillis par Thomas Destouches, à Paris le 11 octobre 2010
Suivez Mes Colocs sur Dailymotion et Facebook !