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    "Victoire Bonnot" : l’interview de Valérie Damidot

    Juste avant de partir pour le tournage du troisième épisode de "Victoire Bonnot", la décoratrice la plus célèbre de France, devenue actrice, Valérie Damidot, revient avec AlloCiné sur le succès de la série, le tournage et ses envies pour l'avenir.

    Le premier épisode de "Victoire Bonnot" a été un réel succès avec 4,7 millions de téléspectateurs. Est-ce que vous vous sentez plus sereine pour la diffusion du second épisode ?

    Valérie Damidot : Sereine ? Non pas vraiment. Pour le premier épisode de Victoire Bonnot, la curiosité rentrait en jeu, l’attrait de la nouveauté. Les gens étaient curieux de me voir autrement qu'en train de maroufler. Ce n’est plus le cas désormais, donc c’est toujours autant de stress. Cependant, je m’attendais pas à autant de succès, et il n’y a plus qu’à espérer qu’on enregistrera le même score avec le second épisode.

    Le tournage de ce second épisode a été plus difficile que le premier, pouvez-vous nous en parler ?

    Ça a été un tournage rock’n’roll ! Nous avons pris plus de temps, un des acteurs principaux a changé (ndlr: le fils de Victoire), et le gamin devait se faire au rôle. Et surtout, Jean-Marie Juan était souffrant. Je tiens d’ailleurs à lui dire un grand bravo. Il a tenu à aller jusqu’au bout du tournage avant de se faire opérer. Nous avons intégré ses problèmes de santé dans le scénario, sous la forme de comédie mais c’était vraiment grave, il perdait du poids à vue d’œil. Et il s'inquiétait plus, non pas pour sa santé, mais pour sa prestation. Il cherchait toujours à savoir s’il restait crédible à l’écran, s’il ne flottait pas trop dans son costume, etc. Il est resté professionnel jusqu’au bout. C’est un acteur admirable.

    Parlez-nous des épisodes à venir…

    On va en découvrir un peu plus sur les personnages. Nous allons explorer le passé de Victoire Bonnot, pour le moment elle est encore un peu trop aseptisée, son histoire personnelle va réellement être explorée dans les prochains épisodes. On va se rendre compte que même si elle veut jouer les filles fortes, en particulier dans son travail, c’est une personne fragile. De plus, elle va avoir un amoureux. Les autres personnages aussi vont être exploités. Par exemple, on va se rendre compte dans les prochains épisodes que le prof d’anglais, même s’il ne paie pas de mine, est un vrai serial lover. Les adolescents vont un peu se dissiper, surtout la fille de Victoire, qui va se rebeller dans le troisième épisode. Dans ce même épisode, Catherine Jacob nous rend visite (voir notre article).

    Combien d’épisodes de la série sont prévus ?

    Pour le moment, il est prévu 6 épisodes. Le tournage du troisième démarre le 16 août, l’enregistrement du 4ème épisode sera pour Pâques 2011 et les 5 et 6ème épisodes seront tournés l’été prochain, toujours à Angoulême. Nous aurions dû tourner en février mais entre mon emploi du temps, et celui des enfants qui sont toujours au lycée, nous avons dû repousser.

    Dans cet épisode, on découvre un part de Victoire plus sérieuse, plus dramatique. La série semble s’éloigner de plus de plus de la comédie, registre dans lequel on vous attendait plus…

    Victoire Bonnot est une comédie, certes, mais c’est aussi une série qui peut être sérieuse. Je n’aurais pas accepté un tel projet si ça revenait à parler d’histoires de mauvaises notes ou de copies volées. Les adolescents ont de vrais problèmes, et c’est bien d’en parler. Dans de prochains épisodes, j’aimerais beaucoup aborder le thème de l’inceste ou de la pédophilie, mais ce sont des sujets délicats, si on veut rester à 20h50, on doit faire très attention à ce qu’on dit et surtout comment on le dit. Il y a certains sujets qu’on ne peut pas aborder, c’est le bémol d’être sur une chaîne de grande écoute, on doit mettre la pédale douce. Pour le troisième épisode, on s’intéresse au skins party (Fêtes organisées par les adolescents, inspirées par la série anglaise Skins, où les ados se régalent d’alcools, de sexe et de drogues ndlr) et déjà, on est borderline.

    Est-ce que sur une autre chaîne, vous pourriez être plus libre ?

    Si on veut rester sur une chaîne de grande écoute, non. C’est pas forcement un problème de chaînes, mais de personnes qui ont accès à ces chaînes. Que ce soit M6, TF1 ou France 2, c'est pareil. Si on va trop loin, si on est jugé trop choquant, on est "banni" à 22h30 ! C’est l’un des soucis de la télévision française. Mais je tiens à souligner que Victoire Bonnot pourrait être beaucoup plus aseptisée, on laisse nos gamins dire des gros mots à la télé ! Peut-être un peu moins que dans la réalité, mais ils en disent ! Ceci dit, si on ne veut pas se prendre un "moins de 16 ans" ça devient difficile de rester totalement crédible. On est donc obligés de lisser un peu nos dialogues et certaines parties des scénarios. Il me semble que l’on recule à ce niveau. Je me souviens de Pause-café, une série que j’adorais à l’époque – d’ailleurs la R5 de Victoire est un clin d’œil à cette série – et elle n’avait aucun problème à aborder des sujets aussi difficiles que la drogue, la pédophilie ou encore le viol.

    Est-ce qu’après le succès de la série, vous avez-eu des propositions pour le cinéma ?

    Pas vraiment pour le cinéma, mais, bizarrement, beaucoup pour le théâtre. Mais, entre la série et l’émission D&Co qui reprend à la rentrée, je n’ai malheureusement pas le temps de m’y consacrer. Cependant, un projet a failli être monté avec Cyril Hanouna et Shirley Bousquet mais, faute de temps, nous avons dû abandonner. Surtout que je vois mal un producteur de théâtre financer une pièce qui ne serait jouée uniquement le samedi soir. Mais c’est vrai que j’aimerais beaucoup monter sur les planches lorsque mon emploi du temps me le permettra enfin.

    Propos recueillis par Marine Glinel à Neuilly-sur-Seine le 10 août 2010

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