Plombé par un budget jugé beaucoup trop élevé par la Paramount qui avait demandé à Gore Verbinski de revoir sa copie (VOIR NOTRE ARTICLE) en avril 2009, l'adaptation du jeu Bioshock semblait compromise. Certes, en août dernier, on apprenait que le nom de Juan Carlos Fresnadillo (auteur de l'efficace 28 semaines plus tard) était officiellement rattaché à la réalisation du film. Depuis cette date, aucun signe de vie du projet, ce qui n'était pas franchement de bon augure...
Gore Verbinski, qui officie désormais au poste de producteur, est fort heureusement un peu revenu sur le sujet, lors d'une interview accordée à IGN. "Nous travaillons toujours à mettre sur pied le film" a-t-il déclaré. "Le problème avec Bioshock est que le film était voulu comme un film horrifique classé "R", et se passant sous l'eau. C'est un film classé "R" très coûteux. Donc nous essayons avec Juan Carlos Fresnadillo de faire baisser le budget du film et de nous y tenir, afin que le film soit fidèle aux exigences de ses fans. Parce que ce film doit être classé "R", et même un classement "R" très solide". Des déclarations d'intentions plutôt bienvenues, et vraisemblablement destinées à pacifier les nombreux inconditionnels du jeu et plus largement les joueurs, qui voient leurs licences préférées régulièrement passées au hachoir hollywoodien.
Ardeurs refroidies...ou pas
Mais le cinéaste-producteur risque bien d'être dans une situation intenable, si ce n'est pas déjà le cas, devant la Paramount. Car combien de cinéastes ont-ils déclarés vouloir assurer ce fameux classement "R" (pour rappel : interdit au moins de 17 ans non accompagné d'un adulte), avant de vite déchanter et plier devant les exigences des Majors ? On se souvient encore de McG bataillant pour obtenir ce classement sur Terminator Renaissance, avant d'être contraint de rétropédaler pour un "PG-13". Plus récemment, ce dilemme se pose pour les frères Hughes, qui travaillent sur la version Live d'Akira et devraient se voir contraints d'opter pour un classement "PG-13" du film...
Il est donc loin d'être acquis que Gore Verbinski obtienne gain de cause auprès de la Paramount, et que le studio accepte de mettre généreusement la main au porte-monnaie, surtout en ces temps de crise. Le studio pourrait ainsi se voir conforté dans son raisonnement par la nette contre-performance de Prince of Persia : les sables du temps au Box-Office mondial; une nouvelle franchise cinématographique sur laquelle le tandem Disney / Jerry Bruckheimer fonde (fondait ?) beaucoup d'espoir. Si d'un côté il est tout à fait réjouissant de constater que le projet Bioshock n'a pas complètement sombré, on ne peut malgré tout réprimer quelques angoisses sur l'avenir du film, qui risque de ne pas voir le jour avant un très long moment...
Olivier Pallaruelo