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    Zoom sur... Thomas Balmes

    Si son nom ne vous dit pas grand-chose, vous avez certainement entendu parler de son documentaire "Bébés", produit par Alain Chabat et sorti dans les salles le 16 juin. Zoom sur... Thomas Balmes.

    A l'occasion de la sortie française de son documentaire Bébés (qui a rapporté plus de sept millions de dollars de recettes au États-Unis), nous avons rencontré le réalisateur Thomas Balmes. L'occasion de faire le portrait de celui qui se cache derrière le destin de ces quatre Bébés.

    Comment tout à commencé...

    Son bac littéraire en poche, Thomas Balmes rentre à l’Institut Supérieur d'Etudes Cinématographiques dans le but d’intégrer Louis Lumière. Finalement, il ne passera pas les tests, l’un de ses amis lui ayant proposé de travailler à ses côtés dans une boîte de production. Une expérience très formatrice qui lui permet d’apprendre à différencier les outils de production, d’être totalement indépendant, de maitriser aussi bien la production que l’aspect technique, et de réussir à imposer à ses différents partenaires un rapport au temps et une liberté de regard qui lui permettront de se différencier des chemins formatés.

    Premières armes documentaires

    Thomas Balmes, qui veut devenir photographe, est vite confronté à un problème majeur : pour vivre de sa passion, il doit travailler dans la mode, la publicité ou le photo-journalisme, ce qui ne l’intéresse pas vraiment. Le documentaire s’impose donc à lui comme le moyen de faire quelque chose d’assez global et universel. Pour lui, "un documentaire doit essayer de se servir au maximum de sa spécificité, ni fiction, ni journalisme, ni information. Ce ne doit pas être qu’un outil politique, il doit faire réfléchir au lieu d’asséner un message." Lui qui n'apprécie pas spécialement le fait de voyager aime surtout avoir l’opportunité de faire des choses avec les autres, de changer de perspectives sur le monde. Il considère le documentaire comme un très bon compromis entre l’industriel, l’artisanal et la grande diffusion, qui a aussi l’avantage d’être plus réactif et indépendant que la fiction. Son opinion sur le documentaire pourrait d’ailleurs être résumée par cette phrase de Thierry Garrel : "En réponse à la crise des valeurs humanistes et la fin des utopies dont il a fallu faire le deuil, le documentaire est désormais le lieu de nouvelles interrogations de l’homme par l’homme. Pas pour asseoir des certitudes mais pour reformuler à l’échelle de microcosmes humains les questions essentielles de la vie "

    Des débuts prometteurs

    Thomas Balmes commence sa carrière en tournant des documentaires sur deux cinéastes dont il admire le travail : James Ivory et Michelangelo Antonioni. En 1996, il tourne Bosnia Hotel, film qui présente des guerriers Samburus envoyés par les Nations unies en Bosnie en tant que casques bleus. Pour ce film, il obtient le Prix CINECO. Avec son deuxième documentaire, Maharaja Burger, il tente de faire découvrir au public occidental les modes de pensées de la civilisation indienne avant de retourner en Afrique pour tourner sa trilogie L' Evangile selon les Papous. Récompensés à maintes reprises, les trois documentaires reçoivent notamment le Prix du Meilleur film ethnographique à Jérusalem en 2000 et celui du Meilleur long métrage documentaire au Festival de Nyon en 2001. Dans tous ces films reviennent les mêmes questionnements : le rapport aux choses matérielles et l’ethnocentrisme occidental. Par ses films, il tente donc de remettre en question la capacité de l’Occident à regarder le monde de son point de vue tout en offrant aux spectateurs un produit non formaté qui les fasse réfléchir. Il déclare ainsi : "La viie privée et le travail sont une seule et même chose qui me permet de continuer à creuser mes questionnements, à approfondir et à en avoir de plus en plus."A Decent Factory (qui s’intéresse à la société Nokia) est son premier film à sortir sur les écrans américains en 2004.

    Rapport au travail

    Thomas Balmes, qui a un rapport au documentaire très contemplatif, avec très peu de dialogues et de longs plans séquences, estime que si "on est trop proche de ce qui nous entoure, on a du mal à savoir le regarder.""La manière dont un réalisateur confronte la réalité à son regard doit permettre à chaque spectateur de se poser tout un tas de questions et non pas d’avoir l’impression qu’il a compris quoi que ce soit à la fin d’un film", conclut-il. Le réalisateur pourrait bientôt retravailler sur Damages, un documentaire qu’il a tourné en 2005 autour d'un cabinet d’avocat du Connecticut, en espérant avoir la possibilité de faire une fiction plus poussée sur le sujet.

    Notre interview de Thomas Balmes :

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