Mon compte
    Monte-Carlo 2010: l'interview de Joe Mantegna

    Rencontre avec le profiler Joe Mantegna, venu présenter lors du 50ème Festival de Monte-Carlo la série "Esprits Criminels". Extraits d'une interview à découvrir prochainement dans son intégralité sur AlloCiné...

    AlloCiné: Le nom de votre personnage a une histoire. Pouvez-vous nous la raconter ?

    Joe Mantegna: J'ai baptisé mon personnage David Rossi d'après un policier de Los Angeles, qui se trouve être le premier témoin du procès d'O. J. Simpson. Deux jours durant, les avocats de Simpson l'ont cuisiné, comme s'il avait commis un crime, comme si toute la police de Los Angeles était coupable. Cette histoire m'a complétement bouleversé et outré. Et je me suis dit qu'un jour je baptiserais un de mes personnages d'après lui, d'après cet homme, un italo-américain d'après son nom, qui avait pris tant de coups pendant le procès. Par respect pour lui bien sûr, mais aussi pour toute la police de Los Angeles, qui est composée de gens qui essaient simplement de faire leur job.

    Mandy Patinkin, votre prédécesseur, avait quitté la série à cause de sa violence extrême. Quel est votre point de vue sur cette violence, psychologique et très visuelle, dans le show ?

    Selon moi, prétendre que la violence n'existe pas serait mentir. Nous montrons ce qu'il en est dans la réalité. Les tueurs les plus violents commettent des crimes parfois odieux. Le résultat l'est tout autant et souvent insoutenable à regarder. Mais heureusement, nous pouvons compter sur ces gens qui résolvent les crimes. Cette violence peut d'ailleurs être une des raisons pour lesquelles les gens regardent, mais je comprends aussi pourquoi certaines personnes peuvent être choquées. De toute façon, même si cela met mal à l'aise, cela ne change rien à la réalité. Personnellement, cela ne me dérange pas car je conçois cela comme du réalisme. Quand ils disent "Coupez !", nous quittons le plateau en sachant que quelqu'un va le ranger. Mais les personnes qui s'en occupent dans la vraie vie doivent faire face à des situations et scènes de crime bien réelles. Par respect pour eux, je tiens à ce que la série montre que c'est un métier violent, horrible, insoutenable parfois. Un métier que quelqu'un doit bien faire...

    Vous aimez réfléchir sur vos rôles, les créer... Incarner le personnage principal dans une série, c'est dessiner un être en constante évolution...

    On touche à ce qui fait réellement la différence entre jouer dans un film ou une série. Pour un long-métrage, vous avez un script avec une évolution fermée. La série offre une autre dynamique. J'ai déjà tourné à peu près 75 épisodes d'Esprits criminels, 75 heures de télévision durant lesquelles j'ai pu jouer David Rossi. J'ai donc vécu la vie de Joe Mantegna un peu plus longtemps que celle de David Rossi, et pourtant, personnellement, je suis encore en plein "développement" ! C'est une aventure, un voyage...

    Propos recueillis par Thomas Destouches & Yoann Sardet, le 8 juin 2010 lors du 50ème Festival de Monte-Carlo

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top