Le cinéma, qui fut longtemps un genre phare à la télévision, ne cesse de reculer dans les programmation des chaînes historiques en clair, en raison notamment d'une "banalisation du produit" sur les chaînes payantes, la TNT gratuite et internet, selon une étude du cabinet NPA Conseil. Les patrons des grandes chaînes, pourtant au coeur du financement du cinéma, "trouvent de moins en moins leur compte" avec les oeuvres cinématographiques" a résumé à l'AFP Philippe Bailly, patron de ce cabinet de conseil.
En neuf ans, le nombre de films diffusés en première partie de soirée sur les grandes chaînes hertziennes (TF1, France 2, France 3, M6, Arte) a subi un recul de 21,3%, détaille l'étude, tandis que le nombre de films présents dans le top 100 des audiences est passé de 37 en 1994 à 12 en 2008. "Les films sont moins rentables pour les chaînes historiques en clair, alors même que le volume global de leurs investissements a augmenté de 70% entre 1999 et 2008, avant l'inflexion de 2009 (-23,1%), due à la crise", selon NPA.
Des films surexposés sur internet
Le cinéma a pourtant longtemps été considéré comme un programme phare, attirant des audiences "dans des proportions telles qu'elles faisaient craindre aux exploitants un impact négatif sur les entrées en salle", rappelle l'étude. Mais le succès croissant des séries et des téléfilms a capté les audiences traditionnellement réalisées par le cinéma, note NPA. Et l'attractivité des oeuvres cinématographiques sur les grandes chaînes a souffert d'une "banalisation du produit" due à la "surexposition de certains films" sur internet (le nombre de films en VoD a augmenté de plus de 200% entre 2005 et 2008), les chaînes payantes et la TNT gratuite.
Les petites chaînes de la TNT (W9, Direct 8, TMC...) réalisent en effet leurs meilleures audiences avec des films dits de catalogue, déjà diffusés sur les chaînes historiques (Astérix et les Vikings, Allo maman ici bébé...). Blockbusters ou films de genre, ils sont peu coûteux, quand les grandes chaînes sont "victimes d'une flambée des prix pour l'acquisition de films phares capable d'obtenir de fortes audiences en prime time", poursuit le document. Pour y remédier, NPA préconise notamment un assouplissement de la grille de diffusion des films (les chaînes en clair n'ont pas le droit de diffuser des films le mercredi soir, le vendredi soir...), ce qui "ne porterait pas préjudice" à la fréquentation des films en salles.
Avec AFP