Des chiffres qui donnent (forcément) le sourire. En particulier à Véronique Cayla, présidente du Centre national du Cinéma (CNC), qui a évoqué à Cannes au cours d'une conférence de presse la fréquentation record des salles en 2009. Pour la première fois depuis 27 ans, la fréquentation des salles de cinéma en France a retrouvé et même dépassé en 2009 le seuil des 200 millions d'entrées, contre 189,7 millions en 2008. "On sait que, traditionnellement, la salle de cinéma constitue, dans ces périodes de crise, un véritable loisir refuge. Après une année 2008 déjà très positive, ce phénomène se vérifie de manière éclatante en 2009 avec une fréquentation en salles qui dépasse le seuil symbolique des 200 millions d'entrées" a-t-elle déclaré.
D'excellents chiffres qui ne sont même pas démentis sur les quatre premiers mois de l'année 2010, puisque la fréquentation est en augmentation de 11% par rapport à la même période l'année dernière : "L'appétence du public pour les salles de cinéma est réjouissante. Cette gourmandise s'est d'ailleurs exprimée pratiquement partout en Europe" a-t-elle noté, avant d'ajouter : " Nul doute que le développement des films en 3D relief qui offrent un spectacle cinématographique unique et irremplaçable, est un bon présage pour l'avenir". L'exploitation des films en 3D a donc de beaux jours devant elle.
Des investissements fragiles
L'étalage de ces bons résultats ne masque pas pour autant la disparité de certains chiffres. Si la production cinématographique française, en repli en 2009, demeure à un niveau élevé, tant en nombre de films (230 films) qu'en termes d'investissements (1,1 milliard d'euros), la part de marché des films français, qui avait connu un record exceptionnel en 2008 avec Bienvenue chez les Ch'tis, est en baisse. La présidente du CNC souligne la nette diminution des investissements dans un contexte de vive tension économique. La mission du CNC est de canaliser les forces du marché du cinéma pour lui permettre d'être plus audacieux, plus inventif sur le plan artistique. C'est la vocation de l'Avance sur recettes, dont l'enveloppe globale et le montant moyen par film ont augmenté de près de 20% en 3 ans" a-t-elle précisé.
avec AFP