Prix potaches créés en 2006, les "Gérards du cinéma", inspirés de la cérémonie déjantée des Razzies Awards, récompensent chaque année "le meilleur du pire du cinéma français". Le jury, qui réunissait une vingtaine de journalistes de grands magazines dont Marianne, Le Monde des Livres, Le Nouvel Observateur et Technikart, a décerné lundi soir au sein du théâtre Michel une batterie de Gérards (pour mémoire des parpaings dorés de 10 kg). Sans surprise, aucun des nommés n'a souhaité jouer le jeu, préférant la chaise vide. A la lecture de l'intitulé féroce de certaines catégories, on comprend mieux pourquoi...
- Gérard de l’acteur qui vient manger le pain des français
Sergi López dans Partir.
- Gérard du film avec des petits chiens ou des grosses chiennes
Coco avant Chanel de Anne Fontaine avec Audrey Tautou.
- Gérard de la grosse comédie qui tâche comme on en tournait du temps des Charlots avec Paul Préboist et Alice Sapritch, sauf qu’on est en 2010
Le Baltringue avec Vincent Lagaf'
- Gérard de Madame La Grande Actrice qui va s’encanailler dans une comédie de ploucs pour casser son image de vieille bourgeoise coincée du cul
Carole Bouquet dansProtéger et servir.
- Gérard du film pas nul, mais pas bien. Pas nul, hein. Mais pas bien. Mais pas nul pour autant. Mais pas bien non plus. Mais pas nul. Ceci dit, pas bien. Voyez ?
Gainsbourg - (vie héroïque) avec Eric Elmosnino
- Gérard de l’acteur qui a un nom de maladie
- Gérard du film qui parle d’une meuf qui fait moyennement envie, et du coup le film bah c’est pareil
Mademoiselle Chambon avec Sandrine Kiberlain
- Gérard de l’acteur que c’est pas qu’on l’aime pas, mais on en a un peu marre de voir sa gueule partout
- Gérard du titre gay
Ne te retourne pas de Marina De Van
- Gérard du film vraisemblablement adapté d’un article de Marie Claire
Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) avec Mathilde Seigner
- Gérard de l’acteur dont on espère qu’il n’aura jamais de premier rôle quand on voit comment il se débrouille avec les seconds
Manu Payet dans RTT
- Gérard du réalisateur qui continue à faire des films en toute impunité malgré un CV déjà passablement chargé
Luc Besson avec Arthur et la vengeance de Maltazard
- Gérard du film que quand tu vas le voir, dans la salle, t’as l’impression d’être dans un wagon du RER D un samedi soir à Villiers-le-Bel
Banlieue 13 ultimatum de Patrick Alessandrin
- Gérard de l’actrice dont le mari s’est tellement couvert de ridicule que ses réseaux ne lui permettent plus le moindre rôle, pas même un tapin dans le film de Lagaf’
Arielle Dombasle dans...rien !
- Gérard de l’actrice qui ne bénéficie définitivement pas des réseaux de son beau-frère
Valeria Bruni Tedeschi dans Les Regrets
- Gérard du désespoir féminin
Virginie Efira dans Le Siffleur
- Gérard du désespoir masculin
Franck Dubosc dans Cinéman
- Gérard du plus mauvais film
Cinéman de Yann Moix
O.P.